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Critique Ciné : Nimic (2020, court-métrage)

Publié le 30 novembre 2020 par Delromainzika @cabreakingnews

Nimic // Court-métrage. De Yorgos Lanthimos. Avec Matt Dillon, Susan Elle et Daphne Patakia.

Quiconque me connait un peu sait à quel point je suis fan du cinéma de Yorgos Lanthimos. Ce réalisateur me fascine par sa façon d’explorer la psychologie de ses personnages et de ses univers.Notamment en créant des métaphores assez étonnantes. Je conçois que l’on puisse ne pas aimer son style mais en voyant Nimic je me suis rappelé à quel point son cinéma me manque. En douze minutes de court-métrage, il parvient à recréer tout ce qu’il sait faire au cinéma et à briller. Le talent du réalisateur à créer de l’horreur psychologique est vraiment unique car il a créé tout un univers original avec sa caméra qu’il infuse dans tout ce qu’il réalise. Pourtant, son dernier film (La Favorite) est presque une exceptionnel d’une certaine façon car bien que l’on retrouve son style, on est dans un drame avec un cynisme fort qui joue avec la psychologie des personnages mais pas avec le registre horrifique. Nimic est presque une histoire que j’aurais aimé voir en film au cinéma. Le court est très bon mais justement, bien trop court. Il ne peut pas développer autant la personnalité des personnages qu’il ne voudrait et c’est un élément assez frustrant tant on sent qu’il a mis tout son coeur à l’ouvrage.

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L’idée derrière Nimic est assez terrifiante, voire même grotesque d’une certaine façon. Mais justement, on retrouve ici une sorte de synthèse courte de tout ce que Lanthimos aime faire au cinéma et ce qu’il sait faire avec ses personnages. Il se joue de nous pendant douze minutes et s’éclate à faire tout ça. Pourtant, le récit reprend plus ou moins la même mécanique que d’autres et notamment autour du fameux doppelgänger. C’est un élément narratif qui est presque usé mais qui trouve ici une façon originale de se révéler. L’univers de Lanthimos transpire donc jusqu’au bout en utilisant intelligemment tout ce que le réalisateur peut trouver dans le scénario qui lui est donné. La façon dont il impose une véritable critique sociale, de la famille, du foyer etc. et de la pathologie également fait de Nimic un objet étonnant et rare dans le monde du cinéma. Lanthimos doit continuer à proposer son cinéma et son prochain film prévu pour 2021 me rend impatient.

Note : 8/10. En bref, du Lanthimos fascinant tout craché.


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