Small Axe: Lovers Rock (2/5) // De Steve McQueen. Avec Amarah-Jae St Aubyn, Micheal Ward, Shaniqua Okwok et Ellis George.
Avec Lovers Rock, Samll Axe, la collection de films de Steve McQueen nous plonge au coeur d’une soirée où l’on danse encore et encore. Une heure de danse sur de la musique rock/raggae c’est juste tout ce dont j’avais besoin pour me remonter le moral en cette année de pandémie et de clubs fermés. Après le très engagé Mangrove sur un procès qui a marqué l’histoire britannique, Lovers Rock préfère l’amour. Les fêtes sont souvent là pour célébrer quelque chose et en l’occurence avec cette aventure c’est l’amour, les relations et les relations à venir. McQueen parvient à mettre en scène quelque chose de fascinant simplement en montrant des gens heureux ensemble. C’est quand même un petit film qui met de bonne humeur et donne envie de partager ce moment intense. Nous sommes dans le sud de Londres alors que Martha rejoint discrètement Patty dans une fête dans une maison dans les années 80. Dans cette maison,des personnages que l’on ne connait pas dansent alors que DJ parvient à tenir la foule encore et encore afin de faire en sorte que tout le monde continue de faire la fête.
La caméra de McQueen se penche sur chacun des personnages, des duos, des couples afin de nous faire ressentir cette chaleur humaine communicative. La façon dont chacun bouge est unique et permet de trouver aussi un peu de nous en l’un des personnages que l’on voit à l’écran. Le choix de la musique est un rock doux, une sorte de raggae qui est loin du rock’n’roll. Et la soul remplit alors la pièce et enivre tout le monde. Si au premier abord on pourrait dire que ce film d’une heure et dix minutes qui se concentre sur une fête dans une maison du sud de Londres n’a aucun intérêt narratif, Martha est le personnage qui permet de rendre le tout solide et surtout passionnant. Elle parvient à tenir Lovers Rock de bout en bout. Amarah-Jae St Aubyn fait en plus ses premiers pas à l’écran et elle dégage tout de suite quelque chose qui hypnotise le spectateur. Elle parvient à retenir notre attention du début à la fin, sans jamais fléchir. Martha est en plus de ça un personnage qui est différent des autres, qui sort du lot et qui éblouie finalement tout le monde.
Ce n’est pas une fête qui est là pour être personnifiée mais simplement pour nous raconter un bout de vie de cette communauté dans les années 80. Lovers Rock vient alors aussi nous rappeler la magie qui opère lorsque des amis et des inconnus se rassemblent, il y a une vraie effervescence. Et surtout, c’est tout ce dont on rêve actuellement (en tout cas pour ma part, la réouverture des discothèques est quelque chose que j’attends avec grande impatience). Lovers Rock est donc une aventure pleine de joie, de bonne humeur et de bonnes ondes qui donnent envie de vivre nous aussi, en dehors de la pandémie, un bout de vie que l’on a presque oublié.
Note : 8.5/10. En bref, une aventure étonnante où une simple fête dans une maison du sud de Londres devient finalement un beau moment de cinéma.
Disponible sur Salto