En cette période de fin d’année, braquages, vols, agressions et noyades sont en nette progression. La ville fait face à une vague d’insécurité tandis que, l’épidémie de choléra ne lâche pas prise.
On n’ira pas jusqu’à déconseiller la destination Kribi aux voyageurs et aux touristes. La prudence doit toutefois être de mise pour ceux qui tiennent à profiter des belles plages et de la brise du mois de décembre dans la cité balnéaire. La ville de Kribi fait face à une vague de chaleur mais aussi d’insécurité. Pas une journée ne passe dans les quartiers sans qu’un chipeur ne soit pris la main dans le sac. À la tombée de la nuit, c’est à moto qu’ils opèrent. Propriétaire d’un salon de coiffure au lieu-dit Mokolo, Jocelyne B. a failli passer à la trappe de ces hors-la-loi il y’a quelques jours. « Je rentrais de mon salon autour de 22 heures en tenant d’une main des provisions que j’avais achetées. Au niveau du carrefour Bello, la moto qui roulait dans le sens inverse s’est rapprochée de nous et au moment de traverser, le bonhomme assis à l’arrière s’est saisi de mon sac avant de s’enfuir. Il n’y avait que de la nourriture », déclare-t-elle. Elle poursuit que, « J’avais pris le soin d’accrocher à mon coup le sac dame contenant mon téléphone portable et quelques sous.» Le vol à l’arraché n’est que l’arbre qui cache la forêt.
En effet, le 18 octobre dernier, Patrice Porte de nationalité française était enlevé avant d’être relâché par ses ravisseurs quelques heures après. Le même jour, deux stations-services étaient braquées dans la ville par un individu très vite rattrapé par la police. À date, les ravisseurs du français courent toujours et continuent de semer la peur et la désolation. En présidant les assises du comité de coordination du maintien de l’ordre et de sécurité pour le compte du 4e trimestre lundi dernier, le préfet Antoine Bisaga a demandé aux responsables des forces du maintien de l’ordre de « tout faire pour que la course des ravisseurs du français prenne rapidement fin.»
Choléra
Sur le plan sanitaire, l’épidémie de choléra hante toujours les esprits. Un garçon de 8 ans a failli y passer il y’a deux semaines. Sa mère nous apprend qu’« il est élève à l’école publique du centre. De retour des classes, il s’est mis à rejeter partout. C’est en l’amenant aux urgences de l’hôpital de district que le médecin nous a fait savoir qu’il avait contracté le choléra. Il se remet peu à peu.» Les chiffres officiels témoignent de la gravité de la situation. 780 cas jusqu’ici, dont 449 hommes et 331 femmes. 35 décès enregistrés. 28 décès en extra hospitalier et 7 dans les communautés. 265 tests ont été effectués, 150 se sont avérés positifs et 115 négatifs. Les aires de santé les plus touchées sont Kribi, Londji et Adzap. Les spécialistes conseillent qu’un accent soit mis sur l’hygiène des aliments et de l’environnement direct des populations.
Le covid-19 n’est pas en reste. En somme, 148 cas déclarés, 132 guéris, 9 cas actifs suivis à domicile, 2 décès et 17 personnels de santé affectés. Voilà le bilan établi par les autorités sanitaires qui notent que 3 malades ont été perdus de vue. La ville Kribi vit aussi au rythme des noyades. Un corps sans vie a été repêché des eaux ce mardi. Le jeune homme prenait part à un mariage le weekend. En balade aux chutes de la Lobé, un mauvais pas l’a plongé dans l’eau. Il ne remontera plus à la surface.