Oui, Hadopi existe encore. Malgré sa très faible efficacité, l'organisme étatique chargé de surveiller les pirates a tout de même recensé pas moins de 12 millions de Français qui ont consommé des contenus audiovisuels et sportifs piratés en 2019.
Selon une étude d'Hadopi, le manque à gagner qui en découlerait s'élève tout de même à 1,03 milliard d'euros, soit 9% d'un marché qui pèse 11,6 milliards d'euros. Les secteurs qui ont connu le plus de piratage sont la vente physique (310 millions d'euros) et la vente d'abonnements à la télévision payante (260 millions d'euros).
13,6 millions pendant le confinement
Le piratage représente une destruction potentielle de 2650 emplois pour les filières concernées. Selon Denis Rapone, le président de la Hadopi, elles sont " déjà très fragilisées par les effets de la crise sanitaire ". Il indique aussi que les téléchargements en torrent (P2P) ont diminué depuis 2009, date à laquelle a été créé Hadopi. Mais le streaming et le téléchargement direct (DDL) restent conséquents.
" Ainsi, ce sont 11,8 millions d'internautes en moyenne " qui piratent chaque mois. Ils étaient même 13,6 millions en mars, alors que le confinement a " amplifié le phénomène ", a souligné Denis Repone. Mais puisque Hadopi ne recense pas tous les pirates, il est fort possible que ce nombre soit encore plus élevé.