Les compatriotes expatriés s’écharpent sur le scrutin du 6 décembre au pays de Paul Biya.
« Nous nous retrouvons, nous avons le sourire. Mais c’est un sourire de façade. Comme les élections régionales du 6 décembre 2020 au Cameroun. Nous ne nous sommes plus adressés à vous depuis septembre dernier. Nous sommes dans une phase de réflexion qui nous permet aussi de laisser nos ennemis avancer pour mieux se dévoiler. Ferdinand Ngoh Ngoh qui va dire au revoir à l’Ambassadeur Suisse, en fin de mission au Cameroun, en lieu et place du « Lion mou », c’est une image très intéressante et pleine d’enseignements ». Caroline Pégang (lire par ailleurs) en région parisienne, et deux de ses camarades, El Che Nou d’Allemagne et Olivier Tchanang alias porc de l’Ouest, tous membres du collectif des Camerounais de la diaspora, appellent au boycott massif du scrutin régional de ce dimanche, au pays des Lions Indomptables.
Dans une vidéo de 33 minutes postée sur les réseaux sociaux, le collectif tente d’expliquer sa démarche : « On sait aujourd’hui la stratégie qui est celle de Yaoundé avec l’aide de la France, pour maintenir le Professeur Maurice Kamto dans l’isolement, sous résidence surveillée, et continuer l’entourloupe du scrutin régional. La France veut absolument la tenue de ces élections régionales pour élire un nouveau président du Sénat, sachant que c’est ce dernier qui assuera la vacance du pouvoir en cas de nécessité », poursuivent-ils, avant de dévoiler le mot d’ordre adopté pour la circonstance : « Non au hold up électoral ! Oui à un code électoral consensuel ! Libération de tous les prisonniers politiques ! » Proclament-ils, prévenant sous forme de menaces à peine voilées : « Tous ceux qui se hasarderont à participer à cette entourloupe, à cette mascarade électorale, retrouveront des membres de la diaspora sur leur chemin ».
« Décentralisation et développement »
Photographe professionnel, en région parisienne, Jean-Noël Woumo apprécie le scrutin de ce dimanche. « Vu de l’extérieur, je suis trèscontent qu’enfin les élections régionales puissent voir le jour au Cameroun, après tant d’années d’attente. Il faut maintenant espérerque les régions prennent les choses en main et que toutes les décisions ne seront plus imposéesà partir de Yaoundé». Il ajoute : « Le présidentde la République SE Paul Biya est à féliciter d’avoir respecté cet autre engagement prévu dans notre constitution. Attendons toutefois devoir si les bonnes personnes seront désignées au bon endroit pour diriger nos régions. En attendant, je souhaite par anticipation bon vent aux futurs élus du 6 décembre au soir et que vive notre beau pays le Cameroun, qui entre ainsi dans une nouvelle ère». Une posture que n’est pas loin de partager le Dr Evariste Tchikaya, de la Diaspora modèle, dans l’île de France. « L’organisation des élections régionales est salutaire, elle marque une avancée dans la consolidation de la démocratie camerounaise. Ses attentes par rapport à cette consultation sont réelles.
Les élections régionales du 06 décembre marqueront la matérialisation de la décentralisation, tant prônée par le Chef de l’Etat, S.E. Paul Biya. Ce tournant de notre démocratie donnera aux régions plus d’autonomie en ce qui concerne la gestion des localités attenantes. Les décisions pour le bien-être des populations, ne seront plus attendues du pouvoir central. Les hommes de terrain seront appelés à plus de responsabilité et de loyauté », confie-t-il. M. Tchikaya est convaincu que la décentralisation, en confiant davantagede marges de manœuvre aux régions, place ces dernières au cœur du développement du triangle national. « Je pense qu’avec cette décentralisation, les régions ont un rôle majeur à jouer. Elles auront plus de lisibilité sur le recensement des besoins des populations, ceci via les services municipaux des différentes localités. Et par conséquent, avec le patriotismedes uns et des autres, les régions pourront très vite promouvoir le bien-être auquel aspirent les citoyens ». La réussite de la décentralisation, au Cameroun, dépend à la fois de la qualité des hommes et des femmes qui présideront les Conseils régionaux, mais également de l’intérêtque les citoyens y manifesteront.