Alors que les conflits nés de la dotation du Cabinet civil de la présidence de la République continuent de polluer les préparatifs du dernier voyage de Woungly Massaga, le président du Comité d’organisation sollicite du Chef de l’Etat, une aide de circonstance pour permettre l’aménagement immobilier et mobilier digne du cérémonial funéraire.
La correspondance de Thierry Marcel Massaga au président de la République est un chapelet d’éloges, d’hommages et de remerciements à l’endroit de son destinataire. Portant pour objet «cérémonial et aménagement funéraires», le courrier dont le Messager a obtenu copie, s’ouvre par l’expression de «la gratitude infinie de la famille Woungly Massaga, pour la sensibilité et la compassion humaine qu’il n’a eu de cesse tout au long de la longue et couteuse maladie de M. Woungly Messaga, et depuis son décès de lui témoigner». A en croire le président du comité d’organisation des obsèques du regretté nationaliste upéciste, l’assistance de Paul Biya consacre le rang politique que l’homme confère à son défunt compatriote, rehaussant tout autant la solennité de l’organisation des obsèques. La preuve, «l’assistance et l’encadrement aimables que nous apporte le Cabinet civil, sur très haute instruction de son excellence monsieur le président de la République, donnent à la grande famille, le réconfort moral inestimable». Toutes ces formules de déférence annoncent en fait la véritable raison de cette correspondance.
«Puisse-t-il lui plaire d’allouer une aide de circonstance pour permettre l’aménagement immobilier et mobilier digne du cérémonial, compte tenu des nombreux invités, compatriotes et étrangers qui vont se mobiliser pour rendre un dernier au commandant Kissamba et honorer ainsi sa terre natale», écrit Thierry Marcel Massaga qui dit pouvoir compter sur la magnanimité du N’nomgui. En attendant que Biya ne vole au secours de la famille de l’illustre défunt, l’heure est aux préparatifs de ces obsèques prévus les 17,18 et 19 décembre à Yaoundé et à Lolodorf. Dans la foulée, Alexandre Schuame, président de la commission des finances a rendu l’âme dimanche dernier. Une disparition tragique que certains imputent à du mysticisme,
témoignant de la santé de fer du défunt.
Arguments de bistrots
De quoi en rajouter des étincelles à l’ambiance suffisamment polluée au sein de la famille où plusieurs membres voire même des élites, veulent saisir au bond, cette occasion pour en faire de la récupération. Toute chose que récuse le président du comité d’organisation. « Le commandant Kissamba a été isolé puis abandonné par les siens. Je n’ai vu personne de ma famille à ses côtés, en dehors de ma grande sœur et moi. Il est mort entre mes mains. A un moment de détresse, j’avais saisi le chef de l’Etat qui avait ordonné une prise en charge. Donc, je ne dirais pas que le chef de l’Etat n’a rien fait. Mais comme vous le savez, il y a aussi des gens qui sabotent son œuvre et son action », confesse celui qui est par ailleurs le neveu du défunt. Lui qui avoue que son oncle a été également abandonné par la classe politique mais souhaite qu’on l’enterre dans la dignité et la paix. Pour ne rien arranger,la polémique autour des supposés 50 millions de Fcfa qu’aurait reçu le Pco du cabinet civil pour les obsèques, n’a pas fini de faire les gorges chaudes. De quoi pousser le mis en cause à rétablir la vérité. « Il s’agit des arguments des bistrots. J’ai reçu deux millions. J’ai déchargé deux millions pour les obsèques du commandant Kissamba. Deux millions de francs, ce n’est pas 50 millions de francs. Nous ne sommes pas riches et beaucoup disent que c’est insignifiant. C’est pour ça que vous voyez tous ces soulèvements », déclare-t-il.