Alors que Varsovie et Budapest y avaient posé leur veto, le président polonais Andrzej Duda a annoncé hier mercredi l'esquisse d'un "accord préliminaire" sur le budget européen et le plan de relance alors que le Premier ministre hongrois, Viktor Orban évoque de bonnes chances pour un accord.
Cela fait trois semaines que les gouvernements polonais et hongrois s'opposent au déblocage des plus de 1.800 milliards d'euros du budget septennal et du plan de relance (750 milliards d'euros) en raison du lien entre le respect de l'Etat de droit et le versement des fonds européens.
Varsovie et Budapest, régulièrement accusés par Bruxelles de saper les valeurs démocratiques de l'UE, veulent obtenir la suppression du nouveau mécanisme, qu'ils jugent arbitraire et les prive de fonds européens en cas de violations de l'Etat de droit (justice indépendante, politique anticorruption, etc.).
L'annonce du président polonais fait suite à une proposition de compromis de l'Allemagne, qui exerce pour trois semaines encore la présidence semestrielle de l'Union européenne. Tout d'abord, Berlin a proposé la mise en place d'un frein d'urgence qui permet à un pays menacé de sanctions financières pour manquement à l'Etat de droit, de porter la question pour un débat devant le Conseil européen.
Il y a également la proposition d'un calendrier décalant le vote à la majorité, qui est maintenu, pour enclencher des sanctions. La Cour de justice de l'Union européenne devra d'abord rendre son avis sur la contestation que Hongrois et Polonais ont introduit au sujet de ce mécanisme de l'Etat de droit. Etant donné que la Cour de justice se prononcera en 2022, année électorale en Hongrie, ce délai devrait particulièrement servir le dirigeant hongrois.