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Art musical au Cameroun : dépassé par les évènements, Petit Pays vomit sa bile

Publié le 11 décembre 2020 par Tonton @supprimez

Un message poignant à la veille des élections à la SONACAM.

Si tout le monde s’accorde à dire que la musique camerounaise se porte très mal, personne jusqu’ici n’a eu le courage ou l’outrecuidance de la dépeindre comme vient de faire le célèbre artiste camerounais, l’inénarrable Petit Pays, qui lors d’une interview à lui accordée a crevé l’écran, mais surtout l’abcès de la musique camerounaise.

Alors que la journaliste sénégalaise Cherry Diop, ne voulait que s’enquérir de la situation de la musique camerounaise, Rabba Rabbi, de son vrai nom Claude Moundi a saisi cette perche pour déverser son amertume, et son indignation sur les mots qui minent la musique camerounaise. Pour lui, « la musique camerounaise a des problèmes sérieux, parce qu’elle n’est pas reconnue au Cameroun. Le fonctionnaire camerounais ne supporte pas l’artiste camerounais, ce n’est pas comme ailleurs, raison pour laquelle on a des problèmes, il y a des jalousies, et le complexe… Au Cameroun on ne parle que du football, on oublie que sans la musique on ne peut pas vivre »

Il cite volontiers des aînés dans le métier qui se sont plaints, à l’instar de Francis Bebey ou Eboa Lotin qui ont accepté « qu’on brûle leur corps », sans que rien ne change pour, conclure ce qui suit : « Donc le Cameroun a des problèmes, et ses problèmes ne peuvent pas se résoudre maintenant, il nous faut Moïse pour nous sortir de l’Egypte, pour qu’on retrouve la croisière, le reste c’est du pipeau. »

En outre il affirme avec emphase que le Cameroun est « le seul pays au monde qui est divisé, à travers le monde. À l’extérieur vous trouverez les fêtes des Bafias, les fêtes des Bamilékés, les fêtes des Bassas. Quand il y a un Camerounais qui organise un spectacle d’autres boycott, ces propres frères et sœurs, c’est une forme de malédiction, elle est en nous et c’est gênant… C’est chaque village qui veut avoir sa musique ».

« Un pays qui n’a pas sa propre langue, ce n’est pas un pays ça ! où pour se comprendre, il faut parler français, ça veut dire quoi ça ? On n’existe pas chez-nous ici. C’est très révoltant, le Cameroun n’est pas dans sa propre voie. Quand j’étais petit j’ai trouvé qu’il y avait des avions taxi… Tous les dimanches on y allait à 1000 frs on faisait le tour de la ville, on était gâté, mais aujourd’hui on nous compare à la Centrafrique. Et à l’étranger on est pas unis, les frères là-bas se combattent… C’est la haine qui est dans leur cœur là-bas. Donc la musique camerounaise ne peut pas décoller, c’est des histoires, peu importe les sociétés (des droits d’auteur) qu’on peut faire, on tourne en rond » conclut Rabba Rabbi.


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