Le Comité exécutif national (Cen) du parti pour l’année 2020 s’est tenu samedi dernier en présence du Chairman à Yaoundé.
Les signaux du parti de la balance sont loin d’être au vert. La déconvenue à l’élection législative et municipale a laissé des traces. Au sein de ce parti, plusieurs voix dissonantes se font entendre. Pour apaiser les tensions, le Comité exécutif national (Cen) du Social democratic front (Sdf) s’est réuni le samedi 12 décembre 2020 à la délégation régionale du Sdf pour le Centre à Yaoundé au quartier Olézoa. Cette instance pour l’année 2020 était essentiellement consacrée à l’avenir du parti et aux bilans de sa participation aux élections législatives et municipales du 09 février 2020. Les travaux qui se sont tenus à huis clos étaient présidés par Ni John Fru Ndi, en présence des différents élus et cadres du parti. « La réunion d’aujourd’hui fut une réunion d’évaluation des dernières élections législatives et municipales du 09 février 2020 », confirme Jean-Michel Nintcheu, député Sdf à l’Assemblée nationale. Par contre, l’honorable Joshua Osih, 1er vice-président du parti de la balance, déclare que ce fut une rentrée politique.
« La rencontre d’aujourd’hui était une rencontre de prise de contact, parce que comme vous le savez, le Chairman est resté un an hors du pays. Nous avons fait un an sans tenir une réunion du comité exécutif à cause de son absence et la pandémie à coronavirus », explique le quatrième à l’élection présidentielle du 07 octobre 2018. A la lecture des résolutions ayant sanctionné cette assise, il se dégage que le Comité exécutif national a trouvé le responsable de son échec aux élections municipales et législatives du 09 février dernier. « Il en ressort que le régime de Yaoundé a organisé une mascarade dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Nous dénonçons cela. Nous avons également relevé les actes d’intimidation ; des anomalies qu’il y a eu sur le terrain, des attaques ; des enlèvements donc nos candidats ont fait l’objet. Nous avons décidé de préparer une réponse proportionnelle par rapport à ce qui s’est passé », raconte le président régional du Sdf pour la région du Littoral, Jean-Michel Nintcheu. « La défaite du Sdf était prévisible », affirme pourtant Stéphane Akoa, politologue à la Fondation Paul Ango Ela, à notre confrère de Jeune Afrique du 12 novembre 2019. Il estime que des « signes annonciateurs » étaient visibles bien avant l’élection, comme la crise anglophone et le déplacement des populations en dehors du fief du Sdf. Un vivier de près d’un million d’électeurs (soit 1/6 de l’électorat), qui a connu un déplacement massif de sa population à l’approche du scrutin.
Les indisciplinés
Certains militants du parti créé le 26 mai 1990 à Bamenda ont violé les consignes du Chairman en allant voter à l’élection régionale du 06 décembre, pourtant le Chairman avait demandé le boycott. A cette interrogation, l’un des membres du bureau du (Cen) a affirmé que ce dossier sera abordé à la prochaine réunion au mois de février 2021. « Je dois vous avouer que nous n’avons pas abordé les dossiers disciplinaires. Tous les camarades qui ont violé les consignes vont faire l’objet de procédures disciplinaires. Le futur du Sdf va se décider au mois de février 2021 ». Le Nec a instruit la création d’une commission qui va travailler pendant ce temps. Autre point abordé, la situation socio-politique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Cinq, c’est le nombre de députés du Social democratic front (Sdf) élus au cours du double scrutin législatif et municipal du 9 février 2020. Contre 18 dans la législature sortante. Du côté du Sénat, le parti est passé de 14 élus en 2013 à seulement 7, cinq ans plus tard. Même si ici, il peut encore se targuer d’être la deuxième force politique au sein de cette chambre. Les résultats enregistrés dans le cadre des municipales sont allés dans le même sens. Plus de 60 communes contrôlées en 1992, 36 en 2002, 19 en 2007 et moins de cinq depuis le 9 février dernier.