Magazine Société

Cameroun : Le Social Democratic Front (SDF) en quête d’un nouveau souffle

Publié le 15 décembre 2020 par Tonton @supprimez

La dernière session du Comité exécutif national, présidée le 12 décembre dernier par le Chairman John Fru Ndi a mis en lumière les résultats électoraux de plus en plus décevants du parti.

43 sièges à l’Assemblée nationale en 1997 ; 22 en 2002 ; 16 en 2007 ; 18 en 2013 et … 5 en 2020. Voilà le tableau des résultats engrangés par le Social Democratic Front (SDF) sa première participation à l’élection des députés à l’Assemblée nationale. Exception faite de la 9e législature (2013-2020), lesdits résultats sont allés décroissants. La situation dans l’autre chambre du Parlement, le Sénat, n’est pas très différente : 14 sièges lors de la première mandature de cette institution entre 2013 et 2018 et 7 sièges depuis les dernières élections le 25 mars 2018. Les résultats à l’élection présidentielle ne sont guère meilleurs. On est ainsi passé de 35,93% obtenu par John Fru Ndi en 1992 à 3,35% pour le candidat du parti, Joshua Nambangi Osih le 7 octobre 2018. De 61 communes entièrement contrôlées ou dirigées avec d’autres formations politiques lors de sa première participation à l’élection des conseillers municipaux en janvier 1996, le SDF compte, à l’issue du double scrutin législatif et municipal du 9 février 2020, quatre communes à son actif, dont une seule dans ce qui apparaissait jusqu’ici comme son fief traditionnel, la région du Nord-Ouest.
Sur les raisons de cette progression en dents de scies, les observateurs avancent de multiples raisons. La première est d’ordre interne. Le parti a été l’objet de nombreuses querelles entre ses militants, ses cadres, lorsque celles-ci n’opposaient simplement pas ses pères fondateurs sur sa direction.

En outre, ils sont nombreux, les militants et cadres du SDF qui ont été victimes des effets de l’article 8.2 des statuts du parti. Certains ont quitté le parti pour aller voir ailleurs, lorsqu’il ne s’agissait pas pour eux de créer leur propre mouvement politique à l’instar de Bernard Muna, de Pierre Kwemo de Basile Kamdoum ou de Claude Tchepanou. D’autres comme Charly Gabriel Mbock ont fait leur retour vers leurs premières amours, en rentrant dans l’Union des populations du Cameroun. Le Pr. Tazoacha Asonganyi, ancien secrétaire général a définitivement quitté la politique, alors que des militants comme Evariste Fopoussi ont fait leur retour dans le parti. Toutefois, l’on ne saurait ne pas prendre en compte les effets de la crise actuelle dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, jusqu’ici les principaux fiefs du Social Democratic Front, où le parti a de plus en plus de mal à s’exprimer. Si l’on ajoute les décès de plusieurs hauts cadres à l’instar Joseph Banadzem, ancien président du groupe parlementaire à l’Assemblée nationale, Joseph Mbah Ndam, ancien vice-président de l’Assemblée nationale, Me Francis Sama Asanga, l’un des conseillers juridiques du parti, on peut comprendre les pertes en ressources humaines de qualité subies par ce parti. Autant de faits qui ont sans doute amené le Chairman John Fru Ndi à battre le rappel des troupes samedi dernier pour essayer de relancer une formation politique qui a soufflé sur ses 30 ans le 26 mai 2020.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Tonton Voir son profil
Voir son blog

Magazine