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Avoir 25 ans au travail contre 38 ans aujourd’hui !

Par Missbavarde @Missbavarde

Aujourd'hui une chose est certaine, à 25 ans, dans le monde pro, je devais être chiante, insupportable, pleine de certitudes et surement un peu irrespectueuse car persuadée d'avoir raison sur bon nombre de choses et que le monde était contre moi. Comme beaucoup de jeunes de 25 ans non ? Oooohhhh ça va, je vous vois venir en mode, c'est pas vrai, t'abuses, c'est réducteur ce que tu dis etc etc etc. Si vous pensez cela et que vous avez entre 22 et 27/28 ans, c'est normal, si vous avez mon âge, il se peut que vous compreniez tout à fait de quoi je parle.

Quand j'ai commencé à bosser y a 17 ans maintenant (oui ça fait loin #teamvieille), je me sentais un peu, enfin complètement paumée dans le monde du travail. Je ne comprenais pas comment ça marchait et je me faisais super discrète dans mes différents CDD. Puis j'ai pas mal bougé et enchaîné les contrats et avec ça, la confiance qui va avec les jeunes. Puis je suis arrivée sur La Rochelle, j'avais 24/25 ans, je ne sais plus. Je signais mon premier CDI et bien que je sois une des premières nanas à se remettre en cause à la moindre occasion, même quand ça n'était pas nécessaire, je fis une erreur qui m'a appris un truc. J'étais pleine de confiance en moi, j'étais persuadée de savoir comment ça marchait dans le monde du travail avec tous les contrats que j'avais enchaîné car j'étais persuadée d'avoir acquis de l'expérience. Sauf que je me plantais d'expérience.

Avoir 25 ans au travail contre 38 ans aujourd’hui !
Photo de Andrew Neel sur Pexels.com

Je connaissais mon boulot de graphiste, même si j'avais pas mal de choses à apprendre encore mais ce que j'étais persuadée de connaître (et je me plantais bien comme il faut) c'était comment ça se passait au sein meme d'une entreprise, l'attitude à adopter pour me faire repérer, prendre confiance et m'affirmer. J'étais presque insolente je pense pouvoir le dire aujourd'hui et j'étais toujours persuadée d'avoir raison. Un jour, après avoir signer mon CDI, j'ai répondu à un client sèchement. Je ne me rappelle plus vraiment à propos de quoi, surement un retour sur un dossier et je ne me suis même pas rendue compte que je n'aurai jamais dû répondre comme je l'avais fait. Puis le lendemain, j'ai répondu à un collègue, là encore sans me rendre compte que ce n'était pas respectueux et que dans le monde du travail, on surveille ses paroles, surtout quand on a un fort caractère et qu'on a tendance à répondre et à être trop sûre de soi comme je l'étais. Un de mes collègues a donc décidé de me dire clairement comment ça se passait dans le travail et comment on devait se comporter. Je me suis pris une remontée les gars dont je me souviendrai longtemps. Et vous savez quoi ? Même si ça ne m'a pas plu, j'ai apprécié cette honnêteté, franchise et mise au point. Pour moi c'était ça communiquer et régler les soucis et je crois que j'ai été assez intelligente ce jour là pour comprendre que j'avais été trop loin. Je n'ai plus jamais mal parlé à un client depuis ce jour et j'ai tenté de moins réagir au quart de tour quand quelque chose ne me plaisait pas.

Puis est venue ma " carrière " sur Paris et là ce n'était pas la même du tout. La franchise, l'honnêteté n'était pas ce qui primait, c'était plutôt du chacun pour sa gueule, on est sympa jusqu'à temps qu'on change d'avis, et si on peut te descendre auprès des autres collègues car tu ne rentres pas dans le moule et ne te transforme pas en Béni-ouioui bah là, on te descend. Car oui parler dans le dos des gens, je connaissais ça à l'école mais pas au taf. Je suis restée 6 ans dans la même entreprise mais j'ai changé de service tous les 2 ans en gros mais cette expérience me faisait me remettre en question, culpabiliser, me persuadait que les gens abusaient, que ce n'était pas normal et j'en ai souffert. C'était l'époque où je voyais mon collègue qui était maqué et pour en avoir pas mal parlé avec lui à l'époque ainsi qu'à la psy après, j'ai réalisé que je savais faire mon travail et que les remarques que je pouvais recevoir n'était pas contre mon travail mais qui j'étais. J'ai compris qu'être graphiste ne me convenait plus, c'est pourquoi j'ai démissionné après avoir signé un CDI dans une autre boite en tant que Talent Manager sur une plateforme qui faisait travailler des free-lances. Puis je suis devenue free et j'ai commencé à devenir cette collègue plus âgée que les autres et à bosser avec des jeunes de 25 ans et moins. Et là la claque. Quand je les observais, leur attitude, leurs réponses, manières de parler et de s'affirmer, je me suis dit que la société avait certes beaucoup évolué et que la jeune génération prenait en assurance mais qu'au final ils avaient les mêmes défauts que quand j'avais leur âge. Quand j'étais chez mon client (le network) j'ai pas mal repensé à ce collègue qui m'avait remis en place au début de ma vie professionnelle car je me suis retrouvée dans son rôle. Et comme j'ai dit à ma collègue avec qui je discutais : je sais que là tu te dis que je t'emmerde à te dire que ta réaction ne se fait pas dans le monde du travail même si je comprends ta frustration, mais tu verras dans quelques années, tu comprendras pourquoi je t'ai dit ça.

Quand je me revois à 25 ans et que je me vois maintenant, je me dis que j'ai sacrément évolué et ma vie à paris n'y ait pas étrangère mais je confirme encore une fois que jamais je ne souhaiterais revenir à mes 25 ans car clairement, ma vie depuis que j'ai 32/33 ans me correspond tellement que je ne reviendrai jamais en arrière !


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