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L'Europe est allée trop loin

Publié le 24 juillet 2008 par Edgar @edgarpoe
Ca n'est pas moi qui le dit (je n'en ferais pas le titre d'un billet, je dis cela tout le temps), ce sont Alberto Alesina et Romain Wacziarg. Pour les snobs, Alesina est, sur le classement 1990-2000 que j'ai pu trouver, 29éme économiste mondial pour le nombre de publications et 34ème pour le nombre de citations par ses pairs.

Dans un papier publié sur VoxEU (et signalé par Gus en commentaire ici, il y a un moment), ils regrettent que les leaders européens tente de court-circuiter l'avis des peuples européens, français, néerlandais puis irlandais.

Trois moments de leur raisonnement :

1. L'Europe devrait être réservée aux domaines où le nombre est un avantage : le marché unique, la protection de la propriété intellectuelle... Pour la défense, l'OTAN suffit. Pour les politiques culturelles, éducatives et même sociales, la centralisation et l'uniformisation (caractéristiques de l'Union) n'ont aucun intérêt.

2. L'Europe ne peut s'empêcher de centraliser un nombre croissant de politiques, malgré la réticence des citoyens, pour plusieurs raisons :

   - les petits pays, qui sonst surreprésentés dans les processus de décision, poussent à une intégration croissante,
   - la Commission, qui fixe l'agenda politique de l'Union, pousse évidemment aussi à la centralisation, qui lui bénéficie directement en termes d'accroissement de ses compétences,
   - enfin, principalement avec la PAC, l'Union européenne a permis de faire financer par les voisins des politiques nationales coûteuses.

Structurellement, l'Europe est dessinée pour en faire trop, selon ces deux auteurs.

3. En conséquence de cela, au lieu de chercher à passer en force, les dirigeantseuropéens feraient mieux de définir un domane clairement circonscrit à l'Union européenne. J'ajoute, parce que ça va mieux en le disant, qu'il conviendrait donc de convenir que l'Union européenne n'a pas vocation à devenir un état ni fédéral ni même confédéral. Ce n'est pas un futur état, point.

Soit les dirigeants européens font marche arrière, soit leur machin s'effondrera.



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