The Wilds (Saison 1, 10 épisodes) : adolescentes perdues au milieu de l'océan

En me plongeant dans The Wilds, je dois avouer que je n’avais guère d’attentes tant le précepte de départ me faisait penser à ma série préférée Lost. Pourtant, je suis forcé de constater que The Wilds fonctionne bien mieux que je n’aurais pu l’espérer et ce grâce à différents points. Le premier c’est le survival. Les actrices sont toutes suffisamment intéressantes pour rendre cette expérience passionnante. La façon dont elles doivent s’associer afin de faire face à l’adversité alors qu’elles sont toutes d’horizons différents est passionnant. C’est même l’élément qui m’a presque le plus intéressé durant la saison 1 de The Wilds alors que les twists surprenants qu’ils ont égrainés tout au long ne sont finalement qu’anecdotique. Cela fait du bien de revenir aux fondamentaux, de revenir à l’être humain lui-même et aux émotions exacerbées par ce regroupement de personnalités souvent hautes en couleur. Les interactions sont réalistes et même touchantes pour certaines. Cela aide aussi le fait que cela ne soit que des femmes (et c’est aussi le but de l’expérience, de prouver que les femmes sont plus à même de faire face à l’adversité que les hommes dans ce genre de situations).

Un groupe d'adolescentes toutes très différentes se retrouve coincé sur une île, ignorant qu'il fait en réalité l'objet d'une expérimentation sociale très élaborée...

The Wilds creuse donc un sujet fort à sa façon avec des personnages qui ont tous mis du coeur à l’ouvrage. On apprend à connaître leur vie au travers de flashbacks et la façon dont elles ont toutes quelque chose qui les amène à chercher la sérénité qu’elles retrouvent sur cette île, livrées à elles-mêmes. Bien entendu, The Wilds ne fonctionnerait pas sans ses twists. Dès le premier épisode, on nous en révèle un (qui est déjà vendu par le pitch de la série) qui nous conduit à comprendre que tout cela est une expérience sociale avec des caméras. Sauf que dans le premier épisode nous assistons tout de même à la mort d’un personnage qui quand on suit la saison, se révèle être plus important que l’on aurait pu l’imaginer. Sarah Streicher (Daredevil) créée alors un survival à base de tout un tas d’éléments que l’on a pourtant déjà vu mais qui regroupés ici fonctionnent bien. Le fonctionnement autour des twists de chaque épisode permet de rendre le spectateur dans l’attente de la suite, d’enchaîner les épisodes sans se rendre compte que l’on a déjà terminé la saison.

Pour autant, The Wilds est parfois médiocre, pas toujours à la hauteur de ses ambitions. On sent que le problème de la série vient probablement de ses moyens qui ne sont pas toujours à la hauteur de ce que l’on était sensé attendre d’une telle série. Mais pour palier à ce problème, The Wilds se concentre sur les émotions et les réactions psychologiques de « l’enfermement » sur une île ce qui permet d’exacerber les émotions de chacune. The Wilds se rapproche des bonnes séries pour ados que l’on a pu voir fleurir à certaines époques en mélangeant intelligemment le drame à quelque chose de plus mystérieux. Souvent, les séries pour ados sont teintées d’un cynisme rendant toutes les séries du genre assez faciles. The Wilds porte un regard sérieux sur le genre, proche ainsi d’une Veronica Mars par exemple dans un genre différent. Il y a quelque chose de très contemporain et en même temps imprégné d’une certaine nostalgie de ces séries qui ont bercé ma propre adolescence.

Les ressemblances avec Lost sont bien évidemment multiples si ce n’est que The Wilds ne veut pas être fantastique mais réaliste. Cela permet aussi de nous offrir un récit plus proche du téléspectateur et de son ressenti (même si je me remettrais jamais en question Lost sur son côté ésotérique qui fait aussi sa force). The Wilds porte donc bien son nom. La série est sauvage et le reste jusqu’au bout. Elle reste médiocre par moment mais passionnante malgré tout et bien que certains twists sont prévisibles si l’on prend gare aux dialogues, je dois avouer que c’est la série pour ados dont j’avais besoin pendant que Netflix continue de produire des séries du genre qui se ressemblent un peu toutes. Pour cette incursion, Amazon Prime Video croit beaucoup en cette série dont j’espère rapidement la commande d’une seconde saison afin de voir où ils peuvent encore nous emmener (car l’aventure n’est pas terminée et qu’elle s’achève sur un cliffhanger assez efficace qui pour le coup est surprenant).

Note : 7/10. En bref, une série pour ados qui prend le genre à contre pied et tente d’apporter un vent d’originalité au milieu de toutes ces séries de genre qui se ressemblent.

Disponible sur Amazon Prime Video