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Critique Ciné : ADN (2020)

Publié le 30 décembre 2020 par Delromainzika @cabreakingnews

ADN // De Maïwenn. Avec Maïwenn, Omar Marwan et Fanny Ardant.

Les prétentions cinématographiques de Maïwenn sont par moment séduisantes et sur le papier, ADN avait tout pour parvenir à créer des petits frissons sympathiques et de l’émotion. Femme libre, Maïwenn livre ici un film personnel qui a le malheur de ne pas parvenir à dépeindre son récit identitaire qu’elle vient glisser au beau milieu. Mais ADN a de très bonnes scènes de vie de famille comme le choix du cercueil du grand-père, ou même son enterrement où l’on passe « Parler à mon père » de Céline Dion. Mais c’est le début du film où les retrouvailles font tout le sel d’ADN. A ce moment là, je dois avouer que j’étais séduit par ce que le film avait à offrir jusqu’au moment où son sous texte identitaire prend le dessus et nous est balancé à la figure comme un vulgaire caleçon sale sans parvenir à en faire ressortir quoi que ce soit de bon ou intelligent. C’est dommage une fois de plus car l’idée de départ était séduisante mais cette façon que Maïwenn a de tout faire tourner autour d’elle ici me désole. J’ai eu l’impression à un moment qu’elle en prenait conscience lorsque après l’enterrement quelqu’un se prend à elle pour parler du fait qu’elle est égoïste. Elle se retrouve alors seule à regarder sa famille.

Neige, divorcée et mère de trois enfants, rend régulièrement visite à Émir, son grand-père algérien qui vit désormais en maison de retraite. Elle adore et admire ce pilier de la famille, qui l’a élevée et surtout protégée de la toxicité de ses parents. Les rapports entre les nombreux membres de la famille sont compliqués et les rancœurs nombreuses... Heureusement Neige peut compter sur le soutien et l’humour de François, son ex. La mort du grand-père va déclencher une tempête familiale et une profonde crise identitaire chez Neige. Dès lors elle va vouloir comprendre et connaître son ADN.

ADN a tout de même le mérite de nous offrir des scènes hilarantes et des dialogues assez savoureux quand ceux-ci ne sont pas liés à toute cette crise identitaire qui ne fonctionne pas vraiment. Le casting quant à lui est solide, ne serait-ce que Louis Garrel qui donne l’impression d’être une pièce rapportée mais qui parvient à ne pas se prendre les pieds dans le tapis qu’est ce scénario pas toujours bien construit (la blague qu’il fait aux petits enfants est assez drôle) ou Fanny Ardant en mère complètement détestable au possible qui semble s’éclater à dire des conneries dans tous les sens. Maïwenn voulait faire un film personnel et les scènes de vie familiale nous font ressentir le vécu de la jeune femme libre qu’elle est. Pour autant, ADN ne fonctionne pas tout le temps et ce n’est pas en chercher à complexifier le tout à déraison et les images de manifestation algérienne sont elles aussi des images qui sont balancées au milieu du film sans parvenir à recréer un lien avec le récit et le scénario. Peut-être que ADN aurait simplement dû être un film de famille avec des dialogues plus travaillés et pas ce mélange qui par moment apparaît forcé.

Note : 4.5/10. En bref, ADN a de très belles scènes de vie de famille mais son sous texte identitaire n’a aucun sens tant il nous est balancé en pleine figure tel du linge sale.

Sorti le 28 octobre 2020 en France.


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