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Rob Schremp a-t-il eu une réelle chance dans la LNH?

Publié le 08 janvier 2021 par Sébastien Matte @SebMatte08

Depuis le début de son existence, la LNH a eu des joueurs qui n’ont pas répondu aux attentes qui étaient placées en eux en début de carrière. On a qu’à penser à Doug Wickenheiser, Alexandre Daigle ou, plus récemment, Nail Yakupov et Luke Schenn. C’est également le cas de Rob Schremp. Voyons voir ce qui s’est passé avec lui.

Du talent à l’état pur

Pour commencer, Rob Schremp est considéré par plusieurs comme étant le meilleur joueur que le public ne connait pas. En effet, il possédait des mains et des habiletés de fabricant de jeu dignes de McDavid. Personnellement, mon seul souvenir de lui, c’est d’avoir sa carte recrue Victory en 2007-2008. Choix de première ronde, 25e au total, des Oilers en 2004, Schremp a brulé la OHL récoltant 384 points en 247 matchs avec les Icedogs de Niagara et les Knights de London. Lors de son parcours junior, il a remporté le titre de recrue de l’année en 2003, la Coupe Memorial en 2005 et a connu une saison de 145 points en seulement 57 parties (!!) avec les Knights l’année suivante. Après son stage junior, il a connu deux excellentes saisons dans la Ligue américaine de 53 et 76 points. Avec des chiffres comme ça, on serait en mesure de s’attendre à une bonne carrière dans la LNH, non? Hé bien, dans le cas de Schremp, c’est tout le contraire.

Qu’est-ce qui n’a pas marché avec Rob Schremp?

Il y a plusieurs facteurs, autant interne qu’externe, qui expliquent pourquoi Rob Schremp n’est pas devenu un régulier dans la LNH. Commençons avec les facteurs internes. Premièrement, Schremp était considéré comme étant extrêmement arrogant et possédant une éthique de travail plus que discutable lors de son repêchage, ce qui l’a fait glisser jusqu’au 25e échelon malgré le fait que son talent le plaçait dans le top 5 du repêchage, en compagnie d’Ovechkin et de Malkin. Elle ne s’était guère améliorée en début de carrière.

Son jeu défensif et son coup de patin ne se sont également pas développés assez au goût des Oilers pour qu’il soit un régulier dans la Ligue nationale. D’après Craig McTavish, son entraîneur de l’époque, Schremp refusait aussi d’adapter son jeu au niveau professionnel. Il insistait à jouer un style purement offensif, ce qui fonctionnait à merveille dans le junior, mais face à des joueurs beaucoup plus gros et ayant beaucoup plus d’expérience, ce fut un échec. Il avait également la réputation d’un joueur aimant faire le party. Il est d’ailleurs reconnu pour avoir viré une brosse lors de son premier camp des recrues avec les Oilers en 2004 et une autre lorsqu’il a appris qu’il commencerait la saison 2008-2009 dans les mineures. Plus tard dans sa carrière, il a appris qu’il souffrait de dépression, ce qui n’a pas dû aider sa cause.

Les Oilers n’avaient pas de club-école

Par contre, l’organisation des Oilers a eu un grand rôle dans cet échec développemental. Premièrement, le développement des espoirs à Edmonton à la fin des années 2000 était catastrophique. Autre que Schremp, on compte plusieurs échecs tels que Marc-Antoine Pouliot (Choix de première ronde en 2003), Alex Plante (Choix de première ronde en 2007) et Taylor Chorney (Choix de deuxième ronde en 2005). Cela peut s’expliquer par le fait les Oilers n’avait pas de club-école leur appartenant jusqu’en 2007-2008, partageant leur espoir avec les Pingouins et les Stars. Ils ont également eu beaucoup d’instabilité derrière le banc des Falcons des Springfield, le club-école d’Edmonton dans la LAH. Ils ont eu 3 entraîneurs différents lors des deux saisons où l’américain était avec le club.

Pour revenir à Schremp, après sa saison de 78 points en 2007-2008, les Oilers l’ont retourné dans la Ligue américaine, ce qui a grandement miné sa confiance. Il a d’ailleurs connu une de ses pires saisons en carrière, avec seulement 7 buts et 42 points en 2008-2009. Il peut être argumenté dans son cas qu’il n’a pas obtenu une vraie chance à Edmonton, ne disputant que 7 petits matchs dispersés sur 3 saisons avec les Oilers. On pourrait également supposer qu’il est né entre 5 et 10 ans trop tôt. En effet, au milieu et à la fin des années 2000, la tendance n’était pas vers les jeunes à plus petit gabarit tout en finesse comme ce l’est aujourd’hui. Au contraire, la vieille école, dont faisait partie son ancien entraîneur à Edmonton Craig Mactavish, préférait des joueurs au gabarit plus imposant affectionnant le jeu physique, ce qui n’était pas du tout le cas de Schremp, à seulement 5 pieds 10, 184 livres.

Son style spectaculaire était également perçu comme étant de l’arrogance. Par exemple, lors du match des espoirs de la LCH en 2004, il a tenté de marquer avec un Michigan, cette feinte consistant à transporter la rondelle sur sa palette derrière le filet et la déposer par-dessus l’épaule du gardien, semblable à la crosse. De nos jours, cette feinte a été popularisée par les Svechnikov, Crosby et Granlund et elle a même fait son apparition dans le jeu NHL 21. À l’époque, c’était considéré comme un manque de respect de tenter une feinte comme ça.

Une deuxième chance avec les Islanders de New York

Après un autre camp décevant avec les Oilers, Rob Schremp a obtenu une opportunité de se faire valoir avec les Islanders en 2009-2010, eux qui l’ont réclamé au ballotage. Il a connu une bonne saison, récoltant 25 points en 44 matchs et s’imposant comme une force en tir de barrage. Après avoir connu une saison de 26 points en 63 matchs, partagés entre les Islanders et les Trashers d’Atlanta, en 2010-2011, Schremp s’est exilé en Europe, avec des escales en Suède, en Autriche, en Suisse et dans la KHL. Il a tenté un retour en Amérique du Nord, disputant la saison 2015-2016 avec les Pirates de Portland dans la Ligue américaine, où il a récolté 42 points, dont 21 buts, en 75 matchs. Il a terminé sa carrière en Autriche, prenant sa retraite au terme de la saison 2017-2018.

Aujourd’hui, il vit en Floride où il collabore avec Veda Sport pour démystifier l’utilisation du cannabis médicinal chez les athlètes. Il a créé la controverse en février 2019 en critiquant de manière virulente son ancien coéquipier John Tavare, affirmant que c’était un joueur égoïste qui essayait d’aller chercher son point au détriment du succès du club.  

Rob Schremp demeurera une déception immense pour les amateurs. On ne peut qu’imaginer ce qui aurait pu arriver s’il avait eu une meilleure éthique de travail. Toutefois je peux vous parier un 20$ que ce serait bien meilleur que ses 54 points en 114 matchs dans la LNH.

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