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Lupin (Partie 1, 5 épisodes) : l'autre Arsène, nouveau Lupin

Publié le 09 janvier 2021 par Delromainzika @cabreakingnews

Lupin était l’une des séries que j’attendais le plus et je dois avouer que je ne m’attendais pas à m’ennuyer. Ne serait-ce qu’avec Louis Leterrier à la réalisation, je m’attendais au moins à ce que les choses bougent et vous savez quoi ? C’est mou. Le personnage créé par Maurice Leblanc est réadapté à une sauce moderne sauf que l’on ne retrouve pas la magie et le suspense des livres du créateur d’Arsène Lupin. Lupin est vu comme un hommage avec des clins d’oeil à ses histoires tout au long de cette première partie de « saison ». George Kay (The Hour, Killing Eve) tente à sa façon de créer un puzzle qui tente de mélanger une sauce intéressante avec des flashbacks qui viennent très souvent casser le rythme de la série. Lupin n’est pas vraiment Arsène Lupin mais simplement un prétexte à un sous texte social comme on aime le faire en France. L’idée n’est pas mauvaise mais tout nous est envoyé en pleine figure avec les gros sabots, comme on le fait souvent dans les fictions françaises. C’est donc sur le talent et le charisme d’Omar Sy (Chocolat) que la série se repose, sans réellement faire grand chose d’étonnant non plus. Par moment Omar Sy semble s’amuser dans le rôle d’Assené Diop et à d’autres moments j’ai eu l’impression qu’il n’avait aucune envie.

Il y a 25 ans, la vie du jeune Assane Diop est bouleversée lorsque son père meurt après avoir été accusé d'un crime qu'il n'a pas commis. Aujourd’hui, Assane va s'inspirer de son héros, Arsène Lupin - Gentleman Cambrioleur, pour le venger…

Certains épisodes sont plus efficaces que d’autres et notamment le tout premier avec le vol du collier. D’autres, qui cherchent à délier le côté social de l’histoire perdent en rythme par une gestion assez catastrophique du timing tout au long de la saison. C’est probablement pour ça que le cinquième épisode est gorgé de flashbacks ennuyeux et d’un long voyage en train qui donne l’impression que l’on vient de traverser l’Europe. La vraie bonne idée de Lupin c’était donc sa seule bonne idée : Omar Sy. Il y a quelque chose chez lui qui donne envie de poursuivre l’aventure et qui apporte à la série une certaine légitimité par moment. Sauf que quand tout est mélangé à un casting qui n’est pas très égal… Lupin n’est pas la série de Georges Descrières. Loin de là. Arsène Lupin est un personnage fascinant mais j’ai comme l’impression que George Kay ne sait pas du tout qui il est et qu’il a alors pris le résumé des livres pour s’inspirer et créer des intrigues et tours de passe-passe tout au long de la saison.

Lupin n’est donc pas non plus un « Sherlock » à la française tant l’ambition derrière le récit de ces cinq premiers épisodes manque cruellement. J’ai eu l’impression que les scénaristes perdaient rapidement la foi et qu’ils étaient alors en mode automatique. Les flashbacks sont clairement ce que la série fait de plus ennuyeux et arrivent par moment en plein milieu de ce qui est sensé être de l’action dans la série. Ce montage assez calamiteux n’aide pas non plus à nous offrir quelque chose de séduisant. J’apprécie malgré tout l’audace de Netflix de mettre son nez dans la littérature française en transformant le tout en blockbuster moderne. Tout n’est pas à jeter dans Lupin mais tout n’est pas bon non plus. Certains passages sont réfléchis dans le contexte social que la série veut mettre en scène comme lorsque dans le premier épisode Assane veut acheter le collier et se retrouve face à un maître priseur qui vérifie qu’il est bien millionaire avant d’accepter son offre. L’histoire du père Diop est elle aussi symbolique d’un racisme français, c’est certes inséré dans la série avec les gros sabots histoire que l’on comprenne bien (encore faudrait-il être débile pour ne pas le comprendre).

Note : 4.5/10. En bref, Lupin est une déception qui rate à créer un grand divertissement sans temps morts. Par moment on s’ennuie et le propos passe à côté de ce qu’il veut dire. Dommage.

Disponible sur Netflix


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