Depuis le début de cette pandémie et suite aux effets du confinement, j’ai plutôt tendance à vivre dans une série en format NETFLIX, avec sa distribution exceptionnelle, ses espoirs, ses déceptions , ses rebondissements imprévisibles et surtout l’audimat qu’elle est arrivée à obtenir dans tous les continents. Un succès planétaire, il faut le dire.
Sauf, que nous sommes hélas dans la réalité, fut-elle virtuelle par moment et non dans une fiction, comme certains auraient tendance à le croire, je parle bien entendu de ceux qui pensent que le virus est une invention humaine, qu’on nous cache des choses, qu’on cherche à éliminer une partie de la population etc… Bref, la théorie du complot circule et là, on retombe encore une fois dans la fiction.
La saison 1, en ce qui nous concerne ( Je parle du tourisme ) a démarré le 4 mars avec la décision du Ministère de l’Intérieur, d’interdire tous les évènements qui connaitraient la participation de personnes venant de l’étranger y compris les conférences, les forums, les manifestations culturelles, sportives , les raids, les rallyes …durant tout le mois de Mars 2020.
Interdiction également de tout évènement connaissant la participation de plus de 1000 personnes résidentes dans le territoire national, programmé dans des lieux confinés. Les festivals et moussems n’étant pas concernés. Les rencontres sportives doivent se dérouler sans public…
Le 13 mars, fermeture des frontières aériennes et maritimes. Seuls les touristes encore au Maroc peuvent partir avec des vols spéciaux. C’est la panique chez les opérateurs du tourisme, les circuits sont arrêtés, les compagnies low-cost abandonnent leurs clients, les TO sont en weekend jusqu’au 16 mars.
Les aéroports ferment les uns après les autres, au Maroc et dans le monde. Les agences réceptives marocaines se débattent pour rapatrier leurs clients. Les hôteliers ne savent plus quoi faire avec les clients en fin de séjour mais sans avion pour rentrer. Les transporteurs touristiques font des allers retours vers les aéroports attendant des hypothétiques vols qui souvent s’annulent. C’est la panique.
L’opération rapatriement implique tous les acteurs, public comme privé, Ministère, ONMT, associations professionnelles….. Tout le monde s’y met et en l’espace de quelques jours, il ne reste plus que quelques touristes qui n’ont pas voulu écourter leurs vacances, mais qui finiront par partir aussi . De mémoire, cette situation n’a jamais été vécue, même pendant la guerre du golf.
Le 23 mars a été décrété l’État d’urgence Sanitaire ( Décret-loi N° 2.20.292) par application de l’article 81 de la Constitution publié sur le BO N° 6867 du 24 Mars 2020. (L’article 6 de ce décret a été modifié par la loi 42.20 en juillet 2020).
Que signifie en substance l’état d’urgence ? La possibilité pour le gouvernement d’agir de manière immédiate et urgente afin d’empêcher l’aggravation de l’état épidémique de la maladie (Covid 19) et de mobiliser toutes les ressources disponibles pour protéger la vie des personnes et assurer leur sécurité.
Sur cette base, on peut confirmer que nos gouvernants ont agit de manière responsable et assuré au maximum, avec la participation de toutes les ressources humaines disponibles en matière de santé et de sécurité. Notre pays a même été cité en exemple comparativement à des états autrement plus nantis que le nôtre.
Il faut également rendre hommage à la population qui dans son immense majorité a respecté toutes les mesures imposées par l’état d’urgence avec une mention spéciale, il me semble, pour les acteurs du tourisme qui ont vu leur activité stoppée net à partir du 4 mars, sans aucune possibilité de reprise, les frontières étant fermées et la mobilité réduite à sa plus simple expression.
L’État d’urgence sanitaire dans son article 5, déclare qu’en cas d’absolue nécessité, le Gouvernement peut, à titre exceptionnel, prendre toute mesure de nature économique, monétaire sociale ou environnementale revêtant un caractère d’urgence, permettant de contribuer directement à faire face aux effets négatifs résultant de l’État d’urgence sanitaire précité.
Effectivement, durant toute la période de confinement, des mesures onereuses ont été consenties venant en aide aux plus démunis d’entre nous grâce en premier à l’action de notre Auguste Souverain qui a mis en place le fameux Fond Convid19. Merci Votre Majesté.
Ce geste qui a été relayé par un grand nombre d’institutions a permis de récolter quelques 33 Milliards de dirhams dont 10 proviennent du budget de l’État et 21,5 MMDH de contributions solidaires d’institutions, d’entreprises privées et de citoyens.
Durant toute la période de confinement, seuls les salariés du secteur du tourisme ont pu bénéficier de l’indemnité Covid-19 et encore pas tous ( Exit les restaurateurs, les intérimaires, l’évènementiel, les guides, les loueurs de voiture et autres métiers connexes), quant aux crédits garantis par la CCG, les entreprises touristiques n’y étaient pas éligibles ( Crédit relance entre autre).
Pour les entreprises touristiques (hôtellerie, agence de voyages, Transports touristiques, restaurateurs touristiques, guides, agences d’évènementiel et d’autres), il fallait tenir le coup et attendre coute que coute une hypothétique reprises espérée avec la fin d confinement.
La levée partielle du confinement a été décrétée le 11 juin . Les frontières resteront fermées, on ne peut se permettre de risquer la vie des marocains, la pandémie n’étant pas cernée dans nos marchés émetteurs. Sage décision.
L’espoir se porte sur le tourisme interne nous dit-on, le chef du Gouvernement nous l’assure et nous, on le croit et on se prépare pour la saison d’été.
Fin de la Saison 1