Magazine Poésie

La maison d'orage

Par Vertuchou

   Pour Peter
D'habitude je te comprends
quand tu joues avec l'électricité
car souvent nous avons fui ensemble
dans le parc des orages
où le tonnerre habite avec sa sœur la foudre :
là, comme des animaux familiers les nuages viennent à nous,
beaux mammouths gris
demandant qu'on les lave et les nourrisse.
Nous bâtissons notre maison d'orage
avec les rameaux blancs remués de l'électricité.
Le ciel branchu peuplé de la tempête sans sommeil
est le jardin où nous cueillons des fleurs de grêle et de feu.
Quand nous craignons que notre vie retombe
dans le familier, la zone calme,
nous retournons à cette maison avec ses tremblantes chambres galvaniques
au jardin foudroyé de toute la hauteur des arbres
à l'air ardent fourmillant d'un espoir de pluie.
Vois comme les nuages sous d'énormes pattes gris pigeon nous écrasent
avant de lâcher sur nous leurs nues fournaises de pluie,  
nous changeant en fontaine de baisers !
Comme la gloire tourmente l'orage, fonçant sur nous
à grandes enjambées !
L'électricité nous parcourt, dans nos veines elle injecte sa drogue
et nos rêves se prolongent en déluge, avec le souffle doux
de l'averse, son hoquet de cascade.
D'habitude je te comprends
quand tu joues avec l'électricité
et malgré les chocs
je te serre dans mes bras, mon corps tressautant avec le courant,
partageant la tension.
Ami et amant de nos cœurs, orage.

Pénélope Shuttle
 

Partager cet article

Repost0
La maison d'orage
&version; Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Vous aimerez aussi :

On m'a jeté tant de pierres.
On m'a jeté tant de pierres.
Année nouvelle
Année nouvelle
En rade
En rade
Lumière,
Lumière,

Poètes D'aujourd'hui

« Article précédent

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Vertuchou 94 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine