Olivier Duhamel, le silence et l’omerta…Cercle. Quand nous assistons à des histoires d’agonie, qui insistent et s’acharnent sur l’esprit collectif, nous ne savons plus bien où se situe l’ampleur de la décomposition et jusqu’à quel point elle reste soutenable. Les révélations de Camille Kouchner concernant les agissements d’Olivier Duhamel – qui n’a pas cherché à nier ou à minimiser les faits, selon des «proches» – nous renversent par leur laideur et offrent la possibilité à toutes les interprétations, sans parler de cette revanche inévitable contre l’entre-soi de ces réseaux de pouvoir qui ont servi et servent encore de décor aux lambris de la République. Feu ! sur les «intellectuels» de cette gauche si morale que l’expression même semble avoir perdu tout son sens. Au pouvoir s’engrène le pouvoir du pouvoir, déclenchant trop souvent des comportements de précautions. Sauf que, en l’espèce, le principe de réalité, lui, saccage tout. L’onde de choc est considérable, dans la mesure où l’intéressé disposait de tous les ronds de serviette possibles et imaginables dans les rouages des hautes sphères, de Science-Po au club du Siècle, le cercle d’influence de «l’élite française» qu’il présidait jusqu’à sa démission, le 4 janvier. «Olivier Duhamel, que l’on peut étiqueter au centre gauche, est un pur produit de la famille centriste, ce qui explique à ses yeux l’importance de ce club où convergent centre gauche et centre droit», raconte un membre influent de ce qu’il nomme en personne le «carré VIP des élitaires français». En résumé, nous venons d’assister à la chute d’un faiseur de princes, qui avait bénéficié d’une omerta assez bien organisée et plus vaste que nous ne l’imaginions. D’où certaines questions légitimes. La tonitruante affaire Duhamel se résume-t-elle à une histoire de famille? Ou concerne-t-elle tous les citoyens attachés à préserver l’État?