The Prom // De Ryan Murphy. Avec Meryl Streep, James Corden et Nicole Kidman.
Ryan Murphy aime Broadway. Ce n’est pas comme s’il n’avait pas déjà montré son amour, notamment dans Glee. L’adaptation de Ryan Murphy sent cet amour et pas seulement l’amour de Broadway mais aussi de ces actrices comme Meryl Streep ou Nicole Kidman à qui il a accès probablement grâce à Netflix. L’histoire de départ de The Prom est adaptée d’une comédie musicale qui a fait les planches de Broadway pendant un an et qui s’inspirait d’une histoire vraie d’un lycée qui préférait annuler le bal de la promo plutôt que d’autoriser un couple de même sexe à s’y rendre. On est là, au delà de la comédie musicale, parfaitement dans l’univers de Ryan Murphy qui aime toucher aux « misfits » et aux sujets qui le tiennent à coeur. Mais The Prom ne réussit pas à faire clairement ce qu’elle veut installer dans le sens où l’on tombe rapidement dans une sorte de parodie qui veut en faire des caisses et veut donner poudre aux yeux aux spectateurs. Car il fallait probablement justifier aussi le budget auprès de Netflix. Au bout d’un bon quart d’heure, le film change complètement, passant de cette sorte de parodie amusante à quelque chose de câlin qui veut caresser le spectateur. Mais la sauce a parfois du mal à prendre… car à ce moment là on sait que The Prom va tomber dans la guimauve et le pathos qui casse un peu les bonnes idées par moment.
Stars de la scène new-yorkaise, Dee Dee Allen et Barry Glickman traversent une véritable tempête : le dernier spectacle qu'ils ont monté à Broadway à grands frais est un échec retentissant qui a soudain réduit leur carrière à néant. Dans le même temps, au fin fond de l'Indiana, Emma Nolan, lycéenne, connaît un chagrin d'un tout autre ordre – malgré le soutien du proviseur, la responsable de l'association des parents d'élèves lui a interdit de venir au bal de fin d'année avec sa petite amie Alyssa.
Tout n’est pas mauvais dans The Prom. Il y a le message de tolérance qui passe bien et qui permet au travers des relations entre les personnages de bousculer par moment certains trucs. Meryl Streep et James Corden forment un joli duo aussi même si ce brin de folie qu’ils apportent laisse souvent le film retomber dans ses travers de pathos à outrance. D’ailleurs, Meryl Streep est clairement ce qui permet à The Prom d’élever un peu le niveau car on sent qu’elle s’éclate à chanter, danser et jouer les pestes. J’ai repensé à Mamma Mia et c’est un peu le même ressenti que j’ai ici aussi avec son personnage. Mais Ryan Murphy ne va pas vraiment plus loin que ça. Pendant deux heures les chansons cachent souvent la misère d’un scénario qui a du mal à décoller et qui n’offre que peu de grands moments. La musique, le clinquant, permet de faire briller les yeux mais pas de faire briller les coeurs. Je n’ai pas réussi à m’investir suffisamment dans ce récit pour être touché à la fin. En abusant de la guimauve, The Prom devient parfois indigeste sur ce point là. Le manque d’inspiration laisse donc cette comédie musicale échouer. Reste la bande originale et les chorégraphies qui réveillent souvent le spectateur durant ces deux heures de récit.
Note : 5/10. En bref, je n’ai pas été autant emballé que j’aurais aimé. Reste la bonne humeur de la musique et des tableaux et surtout Meryl Streep et James Corden. Le reste c’est guimauve sur guimauve… loin du côté parfois subversif de Glee...
Disponible sur Netflix