Dire oui à tout ?

Publié le 15 janvier 2021 par Diateino

Vous connaissez peut-être ce film « Yes Man », avec Jim Carrey : c’est lorsqu’il suit les préceptes d’un gourou et décide de dire « oui » à tout que sa vie change pour le mieux en dépit de quelques incidents. Voilà une belle histoire, nous aimerions tant y croire !

La réalité est un rien différente et en ce début d’année, alors que se profilent de nouveaux projets, vous pouvez être tenté de dire « oui » à tout. En outre, ce comportement volontaire est probablement valorisé dans votre organisation. Attention, nous alerte Michael Bungay Stanier dans son ouvrage « 10 minutes pour coacher vos collaborateurs » ! Il nous invite à nous poser ce qu’il appelle la question stratégique : « Si tu dis oui à ceci, à quoi dis-tu non ? »

« Cette question est plus complexe qu’il n’y paraît, ce qui rend compte de son potentiel. Pour commencer, vous demandez ainsi aux personnes d’être claires et de s’engager sur leur oui. Trop souvent, nous acquiesçons du bout des lèvres ou, c’est encore plus vraisemblable, il existe un total malentendu dans la pièce quant à ce sur quoi on s’est mis d’accord (avez-vous déjà entendu ou prononcé la phrase « Je n’ai jamais dit que j’allais le faire » ? Moi aussi). Donc en demandant « Soyons clairs : à quoi exactement dites-vous oui ? », vous obligez la personne à sortir du flou et à s’engager. Si vous demandez ensuite : « Qu’est-ce que cela donnerait de s’engager à fond sur cette idée ? », cela aboutira à une précision encore plus élevée et plus audacieuse.

Mais un « oui » n’est rien sans un « non » qui lui donne une forme et des limites. De fait, vous découvrirez deux sortes de non, ici : le non d’omission et le non d’engagement. La première sorte de non s’applique à toutes les options qui sont automatiquement éliminées par votre oui. Si vous dites oui à cette réunion, vous dites non à quelque chose d’autre qui se déroule au même moment. Comprendre cette sorte de non vous aide à prendre conscience des conséquences de votre décision.

La seconde sorte de non que vous découvrez – qui vous permettra vraisemblablement de conduire la conversation à un niveau plus profond – est ce que vous avez besoin de dire maintenant pour que le oui ait lieu. C’est trop facile d’ajouter encore un oui à nos vies déjà débordantes, comme si, par un tour de magie digne d’Harry Potter, tout cela allait se concilier. Cette seconde sorte de non aide à créer l’espace, la concentration, l’énergie et les ressources dont vous allez avoir réellement besoin pour tenir ce oui. Vous pouvez utiliser ce modèle (…) pour vous assurer de maîtriser les bases :

  • Projets

Quels projets devez-vous abandonner ou repousser ?

Quelles sont les réunions auxquelles vous ne pourrez plus assister ?

Quelle sont les ressources que vous allez devoir réallouer à ce oui ?

  • Personnes

Quelles attentes devrez-vous gérer ?

De quel triangle dramatique allez-vous vous extraire ?

Quelles relations allez-vous laisser se distendre ?

  • Comportements

À quelles habitudes allez-vous devoir mettre fin ?

Quelles sont les vieilles histoires ou les ambitions un peu anciennes que vous allez devoir mettre à jour ?

Quelles sont les croyances au sujet de vous-même que vous allez devoir abandonner ? »

Vous voilà outillés pour mieux discerner quand dire oui et quand décliner poliment mais fermement ! En outre, après avoir fait ce travail d’introspection autour des projets, personnes et comportements, vous aurez de meilleurs arguments pour dire non de façon entendable par votre interlocuteur. Il percevra que nous ne dites pas non par facilité, mais que vous avez réellement pesé le pour et le contre.