Le recadrage en six étapes nécessite la participation de différentes parties de la personne, pour ce faire, nous présentons une sorte d’aide-mémoire qui récapitule les points importants à mettre en évidence lorsqu’on fait appel à une partie ou que l’on en crée une.
On peut considérer que ces “parties” représentent les ressources nécessaires pour résoudre le problème en question. Chacun d’entre nous peut admettre qu’il possède différentes facettes de sa personnalité ce qui constitue une base de départ pour identifier différentes parties. On peut dire par exemple que c’est une partie de la personne qui produit un certain comportement.
Voici la marche à suivre:
Créer une partie, c’est créer une ressource
Définir la partie:
“ Que voudriez-vous pour vous mêmes ?”
On demande à la personne de déterminer quelque chose qu’elle aimerait avoir, un comportement, une attitude ou bien quelque chose qu’elle possède déjà mais voudrait développer. La personne peut choisir quelque chose qu’elle apprécie chez une autre personne.
Identifier le contexte et le déclencheur “ Où et quand ? ”. Cette fois, il s’agit de savoir où et quand cette partie a un rôle à jouer et qu’est-ce qui lui permet de savoir qu’elle doit jouer ce rôle. Par exemple, si la personne souhaite acquérir une partie “goût du risque”, il est des circonstances où elle ne doit pas se manifester et d’autres où elle s’avère de la plus grande utilité, la personne doit donc réfléchir et trouver contextes et déclencheurs de cette partie.
Si elle permet à la partie “goût du risque” de se manifester dans le contexte de la conduite automobile pour les promenades en famille le dimanche après-midi, ce n’est certainement pas un choix responsable, en revanche, la partie “goût du risque” peut représenter une ressource considérable lorsque la personne qui l’utilise sait limiter ses contextes: reconnaitre à qui s’adresse le risque et ce qu’elle met précisément en jeu?
Définir les actions
“Comment précisément va-t-elle jouer son rôle ? ”.Cette exploration se compare à celle des équivalences complexes d’un objectif 1, nous demandons à la personne de répondre à une variante de la question “Comment saurez-vous que vous avez atteint votre but ?”, ici l’interrogation pourrait se formuler ainsi:
“ Qu’attendez-vous de cette partie, que doit-elle faire pour vous ? ”
Ce qui est sous-entendu c’est “pour vous permettre de la reconnaitre et de l’apprécier”. Ici, on se réfère encore au schéma de provenance des ressources, pour guider la recherche de la personne, si elle choisit une partie “patiente” on lui demande de fournir des exemples et de préciser à quelles actions cela correspond.
Déterminer l’état intérieur associé
Jusqu’à maintenant, nous avons mis en évidence le contexte et les équivalences complexes: nous étions au niveau du comportement extérieur; il nous reste à découvrir quelle sensation intérieure accompagne ce comportement.
Si nous reprenons le cas de notre sujet qui veut avoir “le goût du risque”, nous allons chercher à savoir quelles émotions soutiennent le comportement que nous avons élucidé à l’étape précédente. Pour mettre en pratique son “goût du risque” en jouant à un jeu dit de hasard, il aura probablement besoin de garder tout son calme, le meilleur moyen pour ce faire est encore de rester calme, on peut donc accepter cet état intérieur défini comme tel en tant que sensation accompagnant le comportement “goût du risque”.
– Les croyances
“ Qu’est-ce qui vous oblige à vouloir cela ?“
Les croyances motivent et maintiennent les comportements, celui-ci n’échappe pas à cette règle et, nous allons donc essayer de mettre en évidence cette croyance. Des questions telles que:
– “Comment pouvez-vous qualifier une personne qui fait preuve avec compétence de . . . (le comportement de la partie) ?“
– “En quoi est-ce important d’être . . . (le qualificatif donné)?“
Exemple: “ Comment pouvez-vous qualifier une personne qui fait preuve avec compétence du “goût du risque” ” ?
– C’est quelqu’un de courageux !
– en quoi est-il important d’être courageux ?
– il faut faire preuve de courage pour montrer l’exemple!
Deux interrogations suffisent pour parvenir aux valeurs essentielles et critères qui découlent de la croyance, dans l’exemple ci-dessus, notre sujet croit en la valeur de l’exemple, en l’image que l’on donne de soi et, pour être en accord avec lui-même il doit accomplir les exigences inhérentes à l’image qu’il veut montrer aux autres comme exemple.
– Spécifier l’écologie
-“ Que va-t-il se passer lorsque cette nouvelle partie agira ?”
– “En quoi l’action de la nouvelle partie va-t-elle affecter l’ensemble? ”
Nous devons trouver des réponses à ces questions afin de relever d’éventuelles incompatibilités, en effet, il serait vain de vouloir se doter de comportements qui s’avèrent en contradiction avec l’ensemble des autres. Le rôle de la nouvelle partie doit venir compléter celui des autres déjà existantes.
Exercice : créer une partie dans le cadre du « comme si ».
Deux personnes, un acteur et un sujet, à tour de rôle, 10 minutes par tour.
– L’acteur recueille auprès du sujet les informations concernant les 6 points énumérés ci-dessus
– L’acteur aide le sujet à construire dans le cadre du “comme si” un scénario qui mette en scène la nouvelle partie. L’acteur doit veiller à la présence d’éléments déclencheurs au début du scénario, et, doit guider le sujet du cadre du “comme si” à la projection dans le futur pour effectuer à la fois une transition vers la réalité et une vérification.
– Le sujet fait part de son expérience et remarque s’il a découvert quelque chose d’utile, de différent ou à quoi il ne s’attendait pas au cours de ce travail.
Ce travail a pour but de d’apprendre à cerner rapidement une partie ou une ressource, il permet en effet par une suite de vérifications comparable au questionnement d’objectif de savoir si la demande de la personne est valable ou non dans son cadre spécifique. C’est un moyen de faire le point sur les besoins réels de la personne, l’exercice 8 donne les moyens d’une mise en pratique mentale qui représente une ultime vérification. Cette démarche d’exploration a enfin un autre but qui est de prendre conscience d’une possibilité de communication entre les différentes parties de la personne, et entre son conscient et son inconscient.
La technique du recadrage
Comme nous l’avons souligné plus haut, ce dernier point est indispensable à mettre en place avant d’effectuer un recadrage en 6 étapes.
Au cours du recadrage, nous n’avons généralement pas recours à toutes ces étapes car nous faisons appel à des parties que la personne reconnait posséder en elle, à l’exception des cas où elle n’a pas conscience de disposer de telle ou telle partie. Quand nous suggérons à la personne qu’il existe en elle une partie créative, elle refuse parfois cette suggestion et dans ce cas, nous devons créer cette partie manquante en suivant les étapes définies ci-dessus.
• le recadrage en 6 étapes
Deux personnes, un acteur et un sujet, à tour de rôle, de 20 à 40 minutes par tour. On peut aussi pratiquer cet exercice seul, avec son dialogue intérieur et en suivant les étapes décrites ici.
L’acteur a expliqué auparavant au sujet l’existence de différentes parties en lui même, leur possibilité de communiquer et d’établir des signes, la notion de choix inconscients.
1) L’acteur aide le sujet à identifier le comportement qu’il vit comme un problème ou qui représente une difficulté. Le sujet donne un nom à ce comportement
2) L’acteur amène le sujet à demander à la partie de lui-même responsable de la difficulté si elle est d’accord pour communiquer.
L’acteur fait établir par le sujet un signal oui/non avec cette partie. Pour cela, il demande au sujet de prendre conscience de ce qui se passe en lui au moment où il pose la question ( image, son, sensation). Si la partie responsable de la difficulté est d’accord, le sujet lui demande de le signifier en augmentant le signal, si elle n’est pas d’accord pour communiquer le sujet lui demande de diminuer ce signal.
Si la réponse est oui, l’acteur demande au sujet de remercier cette partie de lui-même pour sa coopération.
Si la réponse est non, il explique au sujet que cette partie de lui-même a parfaitement le droit de ne pas faire confiance à son conscient, que peut-être estime-t-elle que ce n’est pas le bon moment pour travailler ou qu’elle a besoin d’être rassurée quant aux intentions positives à son égard.
Si l’acteur travaille en ayant mis le sujet en état d’hypnose il peut également tenter d’établir un signal entre lui-même et cette partie en passant au-delà du conscient du sujet.
Dans le contexte du développement personnel, l’exercice peut s’arrêter là, en effet, le problème soulevé est trop important, ou bien encore une approche différente ou différée s’impose. Une autre possibilité pour continuer l’exercice consiste à apporter des informations de manière à rassurer la partie responsable de la difficulté en lui prouvant que le sujet n’a aucun intention négative à son égard, reposer la question puis continuer ou arrêter l’exercice en fonction de la réponse.
3) L’acteur suggère ensuite au sujet de demander à la partie de lui responsable de sa difficulté de lui faire part de son intention lorsqu’elle produit ce comportement non désiré. Il s’agit de bien séparer le comportement de l’intention et d’amener le sujet à reconnaitre cette partie de lui comme une alliée, une amie et non quelque chose de négatif dont il voudrait se débarrasser. Le travail de l’acteur consiste à faire accepter au sujet l’intention positive qui lui est révélée. Cette information doit souvent être traduite à partir d’une sensation, d’une image, d’une perception que le sujet commente et interprète; l’acteur peut également faire réfléchir le sujet dans le cadre du “comme si” ( si vous étiez à la place de cette partie, que voudriez vous obtenir en agissant de la sorte, compte tenu de l’aspect positif de l’intention ?).
L’acteur suggère au sujet de remercier la partie responsable de la difficulté pour sa collaboration.
4) L’acteur suggère au sujet d’entrer en contact avec la partie créative qui existe en lui (si le sujet nie l’existence de cette partie, en créer une dans ce but), et de lui demander de proposer à la partie responsable de la difficulté au moins trois alternatives au comportement non désiré. Ces alternatives doivent répondre à la même intention que le comportement non désiré pour que la partie responsable de ce dernier puisse accepter de les essayer.
Ces nouveaux choix peuvent s’effectuer à l’insu du conscient du sujet, si c’est le cas, l’acteur le rassure en lui disant par exemple que ces parties de lui travaillent ainsi pour être plus efficaces, et lui suggère simplement de vérifier que le contact est bien établi puis que la partie responsable de la difficulté a bien reçu le message de la partie créative.
Lorsque ce travail est effectué, l’acteur demande au sujet de remercier sa partie créative.
5) L’acteur suggère ensuite au sujet d’entrer en contact avec la partie responsable de la difficulté puis de lui demander de contrôler les alternatives que la partie créative lui a proposées et d’en retenir de une à trois qui satisfassent ses intentions aussi bien que le comportement non désiré. Le sujet lui demande ensuite de lui faire savoir avec le signal oui/non si elle est d’accord pour essayer ces nouveaux comportements, si oui, remercie la partie de sa collaboration, si non, négocier un nombre d’essais ou une limite dans le temps.
6) étape de vérification.
L’acteur demande au sujet de prendre tout le temps nécessaire pour vérifier que ces alternatives sont acceptées non seulement par la partie responsable du comportement non désiré, mais aussi par les autres parties de lui-même. Le sujet doit vérifier s’il existe en lui quelque chose qui s’oppose à la mise en place de ces nouveaux comportements.Si une objection apparait, l’acteur fait revenir le sujet à l’étape 3 et parcourt à nouveau le processus.
Si plusieurs objections apparaissent, l’acteur amène le sujet à faire une négociation entre toutes ces objections
Si aucun objection n’apparait, l’acteur suggère au sujet de remercier toutes ces parties de lui qui ont accepté de collaborer avec lui.
L’acteur félicite le sujet d’avoir réussi à établir une communication avec son inconscient et l’encourage à mettre en pratique ce qu’il a appris de l’exercice.
Cette technique de recadrage en 6 étapes est la plus connue et la plus souvent enseignée dans les stages de PNL de niveau praticien haut de page.
(extrait de « maîtriser l’art de la PNL »)