Allez, soyons ambitieux : projetons-nous dans un horizon de normalité, dans un après Covid. Quel storytelling pourrait se mettre en place, entre protection des gens et... Et quoi d'autre d'ailleurs ?
Pour lutter contre la pandémie, la tech s'est déjà mobilisée, avec notamment tout le mouvement des Makers, les fablabs (100 000 développeurs, designers, ingénieurs...), avec également une pléiade de hackathons. Maintenant, place au post-Covid.
Je tente ici d'esquisser une histoire future potentielle. Probable ? Alors ça, les scientifiques qui se succèdent sur les plateaux TV ne sont même pas d'accord entre eux sur ce qui se passe dans le moment présent, alors...
A dire vrai, j'avais prévu d'écrire un article sur un autre sujet cette semaine. Il est même déjà prêt. Et puis je me suis dit qu'il pouvait attendre. Il y avait plus important, plus prioritaire. Même si on n'a aucune idée de quand la sortie de crise se produira, on a suffisamment vu de l'improvisation réactive depuis un an pour avoir envie de faire un peu plus de proactivité.
L'intelligence artificielle peut fournir un bon récit du futur :
- Pour l'élaboration de scenarii de déconfinement (oui, parce que, ne nous voilons pas la face, confinement strict, moyennement strict, couvre feu, tout cela ce ne sont que des variantes de confinement)
- Optimisation de l'espace urbain face au virus (et pour limiter sa résurgence) et, en corollaire, établissement de zones de circulation géographiques selon la localisation du risque viral
Bon, ne nous emballons pas : aussi nécessaire que tout cela soit, on n'y est pas. On en est uniquement au stade de l'émergence de la réflexion sur ces sujets, même pas au stade de l'expérimentation.
Et si on entend beaucoup (trop) parler de ce qu'il faudrait faire ou ne pas faire face à la pandémie, ce sont quand même très majoritairement des idées 1.0 voire 0.0. Loin de préoccupations d'IA. Sauf pour les vaccins : là, on peut dire que sans l'intelligence artificielle, on serait encore plus loin du compte.
Oublions ce qu'ont pu en dire Stephen Hawking et Elon Musk : l'intelligence artificielle, c'est quand même plus des maths que l'ultime invention de l'humanité avant sa fin.
La blockchain devrait aussi faire partie de ce storytelling :
Là aussi, on peut dire que pour le moment, on en est loin. Du moins, loin de la mise en oeuvre en France. Le pays où l'on commence tout juste à penser qu'avoir un site web, ça peut servir...
Par contre, ailleurs on travaille déjà très fortement à développer une blockchain utile pour l'après Covid. En Estonie, par exemple, le royaume techno européen. Et je ne dis pas ça de manière péjorative : admirative plutôt.
Et donc, en Estonie, on est en train de travailler sur une blockchain du monde d'après. Elle est sensée gérer les entrées de voyageurs dans un pays en pouvant garantir que l'entrant est vacciné. Pour tout dire, le système est déjà prêt à entrer en fonction. Etre vacciné ou non pourrait bien ne pas seulement être une question de préférence dans ce monde là. En plus des douanes, la solution pourra aussi être très utile aux hôpitaux, voire aux fabricants de vaccins. Elle s'appelle(ra) VaccineGuard.
Par rapport au traçage des gens par application mobile ou scan d'un QR code (on en parle aussi en France), la blockchain a l'avantage de respecter les données personnelles et de rendre très difficile la falsification desdites données. Les données seront en effet stockées au sein d'un réseau ultra sécurisé de laboratoires, un système décentralisé comme le requiert une blockchain.
L'OMS est dans le coup, on peut donc espérer voir arriver cette technologie en France.
Le parcours voyageur :
Tout le monde veut recommencer à bouger. Ok, pour notre empreinte carbone cela ne va pas le faire. Mais on va vraiment avoir besoin de se déplacer, voir quelque chose de nouveau.
Comment ? En maximisant le sans contact dans les infrastructures de voyages. Les aéroports, par exemple. Avec les équipements biométriques, des dispositifs qui sortent la gestion des bagages de l'enceinte de l'aéroport aussi. Plus de goulots d'étranglement ainsi, et moins de contacts, aussi.
Et tout ça ne déshumanisera pas le voyage : ces phases du voyage, purement techniques, ne font pas partie du rêve de partir.
Dans un domaine connexe, des systèmes de heat mapping pour gérer les zones de contagiosité dans les aéroports devraient se développer. C'est une entreprise suisse, Xovis, qui est en pointe dans ce domaine. L'idée est d"identifier les zones à plus haut risque en instantané, en fonctions de critères, avec des dimensions de concentration de personnes et de distanciation.
La France n'est pas absente dans ce domaine. Dassault Systèmes développe des outils de simulation pour aider les aéroports à avoir une démarche prédictive, proactive.
Et aussi des systèmes de détection automatique de patients infectés, sans besoin de leur prendre la température manuellement.
Et l'humain dans tout ça ?
Je parle de technologies. Mais vous l'aurez remarqué : je ne parle pas de télétravail, travail à distance etc. Personnellement, j'ai tendance à croire que les gens auront envie de retrouver des collectifs de travail. On n'est pas des cyborgs, quand même ! Certes, les gens continueront de télétravailler plus qu'avant, mais je pense qu'ils voudront aussi très fortement retourner dans leur entreprise de manière significative (deux flux inverses donc).
Evidemment, on entend beaucoup parler du boom à venir du télétravail facile, avec plein d'innovations. Ce boom est en général annoncé par... des fabricants de ces technologies. Evidemment... A prendre avec de grosses pincettes donc.
Je crois bien plus au développement des technologies pour faciliter la vie et le fonctionnement des activités essentielles, c'est à dire humaines. Je ne crois pas du tout, par contre, au retour à la nature extrême préconisé par certains, le scénario d'une vie copie de la petite maison dans la prairie. (Mais même dans La petite maison dans la prairie, Charles Inghals ne fait pas que cultiver sa terre : il travaille aussi pour un patron à l'usine de Walnut Grove -enfin l'équivalent, le moulin local).
Je vois donc plutôt le développement du "digiphyal" (inversion du mot phygital, bien connu maintenant) : le digital au service du monde physique.
Vous aussi, travaillez votre prospective storytelling :
Faire de la prospective pour envisager le futur de nos sociétés n'est pas la seule façon de faire du storytelling projectif. Il est bien entendu également possible de faire de la prospective avec le storytelling à une échelle micro.
Pour cela, nous avons, nous chez Storytelling France, une offre particulièrement adaptée : avec l'utilisation de techniques d'audit storytelling. L'audit, ce n'est pas seulement l'exploration du passé ou/et du présent, c'est aussi l'examen prospectif du futur.