On ne va pas se mentir : On se les gèle. Un bémol : « On « ce n’est pas toute la France. C’est la France au nord d’une ligne Bordeaux-Lyon. 500 kilomètres nous séparent et pourtant ce sont 15 à 20 degrés de différence.
Donc au nord et à l’est, il fait froid.
L’hiver, début février, ce n’est pas vraiment un scoop. Normalement, les media ne pourraient pas en faire des tonnes.
C’est d’ailleurs ce qu’on apprend depuis toujours dans les écoles de journalisme. Un chien qui mord un évêque, ou pour laïciser cet exemple, un chien qui mord un journaliste, ce n’est pas une info. En revanche un journaliste qui mord un chien, ça c’est une info.
Idem pour les températures. -7 à Strasbourg : Pas de quoi faire frémir les oreilles d’éléphant d’une coiffe traditionnelle alsacienne. Mais si on annonce : -17 ressenti, alors là, c’est le live garanti. Et l’on retrouve notre envoyé spécial en direct depuis Souffelweyersheim, engoncé dans une doudoune Northface ou Canadian Goose, expliquant d’un ton grave : « Derrière moi le froid », alors là c'est tout bon.
La température ressentie permet ainsi de faire passer un grand frisson, de peur.
Être anxiogène semble être le principal rouage de l’info en continue, une roue infernale qui ne doit jamais cesser de tourner, sinon l’audience en pâtit.
C’est aussi le principal défaut du tout info, car comme l’écrivait Montaigne, cité de multiples fois en ces temps de pandémie : « Ce dont j’ai le plus peur, c’est la peur », parce que la peur rend insensé et idiot.