A l’instar de tous ceux qui avaient une vie sociale il y a quelques mois, les membres de l’association PETA semblent se faire chier comme des rats morts. Depuis que les pétasses des magazines et des podiums ne portent plus de vison, depuis que les visons ont le Covid (ou la grippe aviaire, je ne sais plus), depuis que la majorité des bobos de ce monde est devenue végane, ou flexitarienne, ou crudivore, ou calliophile (celle qui aime sucer des cailloux), depuis que les chatons ont remplacé les bébés phoques pour émouvoir les enfants-écrans, il faut bien que les antispécistes occupent leur temps libre comme les autres: en postant de la merde sur les réseaux sociaux.
L’association estime donc que les humains utilisent un vocabulaire trop oppressif envers les animaux ! On ne doit plus dire poule mouillée, paresseux ou mort aux vaches ! C’est vexant. Alors c’est vrai que sur leurs actions contre la chasse à courre, la pêche aux thons ou la corrida, on était prêts à les suivre sans chercher la petite bête. Mais là mes biquets, votre sortie ne vaut pas un pet de lapin et vous passez pour des buses devant tout Internet qui vient juste de lâcher les mêmes de Bernie Sanders pour les templates « à la Macron », et c’est vrai que c’est super drôle !
Si on peut décemment accepter que certains hommes ne soient pas l’égal de certains animaux, vu leur comportement bestial, on peut aussi entendre que les animaux, petits ou grands, sont l’égal de l’homme (sauf si on ne cautionne déjà pas la théorie de l’évolution comme tous ces dingos de croyants) ! Mais que les animaux entendent, et comprennent, ce que dit l’homme, ça dépasse l’entendement ! Encore une fois, une poignée d’élus se s’est sentie investie d’une mission divine, comme pour l’écriture inclusive, en décidant de parler au nom de tous, et de rendre la vie des animaux et des féministes plus juste. Parce que comme on dit entre nous, « il ne leur manque que la parole à tous ceux.celles-là ! » Mais si les chiennes de garde ont d’autres chats à fouetter, les animaux en question manifestent rarement leur ras-le-bol le samedi après-midi, pendant que les troupeaux bêlants font les soldes. A force d’enculer les mouches, le véritable combat des antispécistes devient une mascarade qui fout même le cafard aux plus ardents défenseurs de la cause animale.
Perso, si je devais parler au nom de toutes les bestioles opprimées sur cette planète, je lancerai les hashtag #metootoo, afin d’aider les chiens abandonnés à dénoncer leurs cons de propriétaires ou #balancetonmaître pour donner enfin la parole à tous ces animaux domestiques qui subissent la cruauté des enfants, la solitude des célibataires interdits sur Tinder, l’affection de ceux qui aiment simplement les poils et les conjoints silencieux pendant et après l’amour, ou la perversion zoophile des réseaux russes qui alimentent le dark web pour le plus grand plaisir des amateurs de femmes avec des queues de cheval…Pour hennir de plaisir.
Mais revenons à nos moutons. Cette époque fout déjà tellement le bourdon, entre le froid de canard qui s’est abattu sur l’Europe, le procès de ce bourricot de Trump et les joueurs de l’OM qui jouent comme des tanches, il nous faut en plus régler le problème de tous ces gros porcs qui abusent des oies blanches dans les hautes sphères, comme dans les basses cours. De la menace des femmes cougars ou celui de ces petites cochonnes qui en montrent beaucoup sur les réseaux puis qui viennent crier au loup, parce que quelques blaireaux peu éduqués se comportent comme des gros bœufs devant leur provocante plastique. Entre les nids de guêpes et les paniers de crabes où s’ébrouent les requins de la finance et des affaires, les grenouilles de bénitier qui montent sur leurs grands chevaux au moindre faux pas, les serpents sournois qui sifflent sur nos têtes, les politiques qui nous font avaler des couleuvres, on finit par marcher sur des œufs dans ce monde de bourrins.
Dans leur cheminement vers plus de respect animalier, souhaitons donc bonne chance à Peta pour trouver une équivalence au mot levrette, qui a quand même l’avantage d’être féminin, contrairement au missionnaire. Si on peut contenter tous les clans…Allez, je dois aller faire la cuisine. A midi je mange des moules.