Je dois avouer que de retrouver Katherine Heigl ça fait plaisir. Cette actrice était fût un temps un peu comme Virginie Efira chez nous, dans toutes les comédies romantiques possibles et imaginables et d’un coup d’un seul : plus rien. Firefly Lane ou Toujours là pour toi en VF me rappelle Au fil de la vie, le film de Gary Marshall (1988) sur l’amitié tumultueuse entre deux femmes. Sauf que pour le coup, Firefly Lane est surtout là pour son côté feel-good que réellement pénétrer dans l’antre du côté dramatique. Chaque épisode a cependant le mérite de s’achever sur un cliffhanger (qui change la donne en aiguillant parfois le téléspectateur dans la direction contraire). Cela me rappelle ainsi beaucoup Dead to Me, la comédie dramatique de Netflix avec Christina Applegate. Sauf que pour le coup, au fil des épisodes toutes les intrigues que la série lance n’arrivent pas vraiment à coller avec la globalité de la saison. Cela rend alors le tout extrêmement prévisible. On voit venu les trucs des kilomètres en avance. D’une certaine façon, Firefly Lane est un peu la série qui fonctionne plus sur les flashbacks sur l’adolescence de Kate et Tully que tout ce qui se passe à notre époque. Kate et Tully ados sont attachantes et touchantes.
Sur trente ans, les hauts et les bas de Kate et Tully qui, depuis l'adolescence, sont meilleures amies et se soutiennent dans les bons comme les mauvais moments. Un jour, une trahison impensable est commise, leur belle amitié vole en éclats. Pourront-elles se réconcilier ?
Mais Firefly Lane n’est pas une série qui cherche à apporter quelque chose de neuf. Du coup, beaucoup de scènes donnent l’impression que l’on a déjà vu tout ça dans d’autres fictions où c’était beaucoup mieux écrit. Maggie Friedman (Witches of East End, Dawson) ne fait pas grand chose pour transformer l’essai et nous plonger dans une aventure qui mérite absolument d’être vue. Netflix rempli son catalogue (c’est bien), mais parfois j’aimerais qu’ils regardent un peu plus tout ce qu’ils produisent. Firefly Lane c’est tout de même l’occasion rêvée de retrouver Katherine Heigl (Grey’s Anatomy) et Sarah Chalke (Scrubs) dans une série où les deux semblent partager de bons moments. On sent que leurs personnages sont faits pour elles deux mais que le scénario n’est pas à la hauteur des attentes que l’on peut avoir.
Je pense cependant que Firefly Lane peut avoir son public. C’est aussi le genre de séries qui donne envie de s’asseoir au fond de son canapé, le plaid sur les jambes avec un verre de rouge à la main. Cela me fait donc penser aux séries bienveillantes de Hallmark Channel ce qui d’un côté n’est pas vraiment une critique mais pas vraiment ce que moi j’avais envie de voir non plus. Dans le même style, je préfère largement Virgin River sur Netflix. C’est fait avec plus de coeur. Ici certains moments donnent la mauvaise impression d’être légèrement synthétique. Basée sur le roman à succès de Kristin Hannah, Firefly Lane apporte tout de même cette mélancolie qui donne envie de rester et de prolonger les instants proposés. Mais cela peut être parfois un peu trop ennuyeux pour nous garder alerte tout le temps. On a ainsi envie de faire du repassage en regardant un épisode par moment, ou cuisiner.
L’approche des différentes timeline permet aussi à Firefly Lane de reprendre une mécanique utilisée par This is Us notamment. La série jongle entre 1874, les années 80 et nos jours en 2003. Mais c’est le passé le plus intéressant (un peu comme This is Us d’ailleurs). 1974 est l’année la plus cohérente, la plus attachante et parvient à rapidement nous offrir les scènes que l’on a envie de voir dans une telle série quand le reste perd souvent de sa saveur dans de longs moments mélodramatiques poussifs qui viennent tirer sur la corde. En dix épisodes, Firefly Lane reste donc un divertissement d’après-midi potable mais pas suffisamment bon pour être mémorable. Il y a déjà eu tellement de séries précédemment qui ont fait ce genre de choses qu’il est difficile, en dehors de son casting réussi, de venir voir Firefly Lane pour ne plus en décrocher.
Note : 4.5/10. En bref, Katherine Heigl et Sarah Chalke semblent passer du bon temps mais dans le « Hallmark Channel style » je préfère largement Virgin River sur Netflix.
Disponible sur Netflix