Après sa libération, il a exprimé ce vœu lors d’une conférence de presse tenue au siège du MRC.
Au cours d’une conférence de presse qu’il a donné hier au siège du Mouvement pour le Renaissance du Cameroun’(Mrc) sis au lieu-dit dispensaire Odza à Yaoundé, Mamadou Mota, fraîchement sorti de prison, s’est ouvert. «Je vous remercie d’avoir pris de votre temps pour venir ici aujourd’hui. Vous êtes nombreux à avoir sollicité une déclaration de ma part depuis ma sortie de prison. J’espère pouvoir répondre ainsi aux préoccupations des uns et des autres», a-t-il dit d’entrée de jeu avant d’annoncer qu’il s’exprimera en 2 temps. D’abord sur sa détention et les causes de celle-ci, et ensuite, sur ce qu’il entend faire. Au terme de ladite conférence, le 1er vice-président du Mrc a tenu à dire qu’il «pardonne à toutes ces personnes. Je leur offre mon pardon. Pour moi, tout est déjà oublié».
Il a de ce fait, pour ce qui est du premier point, relaté de bout en bout toute son histoire, depuis son arrestation le 01 juin 2019 lors de la marche pacifique du MRC, jusqu’à sa sortie de prison. «moins de deux mois après mon arrestation, le 22 juillet, une revendication pacifique des détenus anglophones tourne en mutinerie», a-t-il précisé. De celle-ci, partira toute sa mésaventure : d’abord appelé à la rescousse par les dirigeants de la prison, il sera par la suite fait passer pour le mouton noir, accusé d’être de ceux qui ont organisé la mutinerie. «Lorsque j’ai été approché par les autres détenus pour les soutenir, je leur ai répondu que je ne pouvais pas m’associer à leur démarche, n’ayant pas été associé depuis la préparation. Je ne savais donc pas qu’elles étaient leurs réelles intentions, ni ce qu’ils envisageaient de faire», a-t-il précisé. Une réponse qui n’a apparemment pas convaincu l’administration de la prison qui fera libérer quelques « bandits de droits communs pour s’en prendre aux anglophones question de mettre fin à la crise.
Malheureusement pour eux, ceux-ci fondront plutôt en direction des quartiers huppés de la prison pour dépouiller les ministres et autres directeurs généraux de tout ce qu’ils peuvent, bijoux, téléphones, et autres bien ». Or, à l’arrivée de la gendarmerie, monsieur Mota sera à nouveau convoqué et cette fois, pour être molesté, agressé, pris en photos et humilié. Tout ceci, avant d’être conduit vers le Secrétariat d’Etat à la défense (SED), où il sera gardé en détention et soigné. C’est là que son bras sera plâtré. 17 jours plus tard, il sera ramené à Kondengui et son procès sera ouvert au TGI d’Ekounou. À l’issue de celui-ci, il sera condamné à deux de prison ferme. Il fera appel de cette décision et avant même que le procès ne commence en appel, de nombreux détenus seront libérés à cause du Covid, via une mesure présidentielle.
Malheureusement pour Mota, « un paragraphe restrictif sera introduit dans cette décision pour m’empêcher moi de sortir de prison, espérant que je serai tué par le Covid. Ils préciseront que les détenus ayant signé un mandat de détention provisoire durant leur détention en étaient exemptés ».
La désillusion se poursuivant, il sera à nouveau condamné en appel. Mais cette fois, sa peine connaîtra une légère réduction de 6 mois. «Je suis aujourd’hui dehors parce que j’ai fini de purger ma peine», conclut-il. Pour ce qui est du second point de sa communication, il a dit informer la presse en temps opportun sur ses futurs actions en tant que politicien et ex-détenu.
Mamadou Mota, 1er vice-président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) avait été arrêté, avec plusieurs autres militants pendant une marche Pacifique organisé par ce parti pour protester contre ce qu’ils ont qualifié de « hold-up électoral ». Il vient de passer deux années en détention et est désormais libre. Il prépare actuellement un voyage pour son Tokombere natal, question d’aller voir les siens après deux ans d’éloignement forcé.