Cibles mouvantes // De Alain Darborg. Avec Johannes Kuhnke, Nanna Blondell et Anastasios Soulis.
Après le transfert de prisonnier, voilà le couple qui part au ski raviver la flamme. Le froid semble inspirer les productions Netflix ces derniers temps et surtout celles venues du Nord. Au départ, Cibles mouvantes est un film assez intéressant pour plonger le spectateur au coeur de son récit mais une fois passé le premier acte sympathique, le film tombe dans tous les pièges faciles. Alain Darborg aurait pu faire un film rythmé, plus surprenant mais on s’ennuie. Au fur et à mesure que l’histoire évolue, je me demande ce qui s’est passé dans la tête des scénaristes. Une fois le film terminé, je me suis demandé si c’était une comédie ou un vrai film d’action dans le froid tant le dénouement est comique. L’environnement de Cibles mouvantes est pourtant séduisant avec ces paysages de grand froid, glacial, un terrain de jeu parfait pour une histoire de ce genre là où d’un point de vue colorimétrique le rouge du sang ressort toujours très bien sur le blanc de la neige. Mais au delà de cette bonne idée de lieu, le film n’offre rien du tout si ce n’est des dialogues insipides et des personnages sans queue ni tête. Car si le côté survival aurait pu faire quelque chose de très bon, Cibles mouvantes s’enfonce petit à petit dans un récit sans saveur où l’on oublie même ce magnifique décor pour se demander s’il faut rire ou pleurer devant un tel gâchis.
Partis randonner dans l'espoir de raviver la flamme de leur couple, un homme et une femme luttent pour échapper à un tireur inconnu dans la nature sauvage et impitoyable.
Afin de faire quelque chose de recherché, le film tente les propos classiques de nos jours sur le racisme, la place dans la société. Mais tout est fait avec les gros sabots, sans chercher à créer une mécanique intéressante qui pourrait transformer l’essai. Les incohérences narratives s’enchaînent et les personnages ne sont jamais suffisamment développés pour les rendre attachants. Du coup, Johannes Kuhnke ou Nanna Blondell ne proposent rien dans leur jeu pour que l’on s’imprègne du récit. Au contraire, on sent les acteurs déconnectés rapidement du film et le téléspectateur peut dire la même chose lui aussi. Lorsque j’ai vu Cibles mouvantes m’être proposé, je pensais trouver quelque chose d’un peu plus pertinent que Froid Mortel qui m’avait déçu aussi par son histoire sans queue ni tête. Ce thriller espagnol avait cependant le mérite de faire quelque chose d’intelligent avec l’ambiance visuel pour maintenir un cap jusqu’au dénouement. Cibles mouvantes ne fait rien de tout ça. J’aurais pensé que les suédois savent utiliser le froid afin d’en faire un personnage à part entière de leurs récits (ce qui a d’ailleurs été le cas dans de nombreuses séries) mais là rien.
Note : 3/10. En bref, un premier quart réussi qui sur son dénouement devient plus comique que palpitant.
Disponible sur Netflix