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Somethings strange happening here

Publié le 12 février 2021 par Alexcessif

Bacalan Story

Dire que j'ai failli être communiste ...Allez, séquence nostalgie:1969Quand j’ai quitté Bacalan en 69 j’ignorais que j’y reviendrais quarante huit ans plus tard.J’y vécu des moments historiques : Mai 68, la construction et l’inauguration du pont d’aquitaine et mon éviction à coup de pied au Q du collège Blanqui. Historique ça aussi. Vous l’avez compris mes amis la petite histoire personnelle croise l’Histoire, la vraie avec un grand H et c’est là, dans cette fêlure que la Hache de la nostalgie nous ouvre en deux. Que l’on soit un chêne ou une allumette.Pour moi Bacalan est une terre rebelle peuplée de résistants. De souvenirs et d’émotions.Celle de la transgression quand j’apportais en 68 à mon vieux la gamelle du piquet de grève dans cette atmosphère où le temps suspendu et la nuit tombée portait l’angoisse de la répression ou l’espoir de la revendication. J’avais seul le droit de passer devant le cantonnement des CRS pour aller à l’A.R.N.I avec le double privilège de l’aîné de la famille et du jeune mâle à la tête brûlée. Première confusion : comme si le courage était une exclusivité masculine alors que ma frangine avait plus de couilles que moi quand elle passait la première à la piquouze au dispensaire de la rue Dupaty sans oublier maman qui revenait les avant bras brûlés par l’acide des batteries de la SAFT pour me payer un falzar neuf à la rentrée.Celui de la transgression encore où s’exprimais mon refus de l’autorité à commencer par celle de l’éducation qui après Mai 68 n’était pour moi que l’outil de l’état pour fournir des arpètes aux usines. Confusion encore ! Je sais désormais, mais trop tard, que l’éducation est la seule permission de sortie dans la prison de la démocratie.Celui de la transgression aussi quand je trimais avec une carte d’identité jamais fournies pour aller décharger les primeurs du Maroc aux hangars climatisés des bassins à flots dés 15 ans. Confusion aussi car la transgression n’est pas la triche. Et pourtant la résistance est toujours clandestine. Putain c’est compliqué !Et ce pont d’Aquitaine pas encore ouvert où nous allions à trois sur un Solex et sur le viaduc en construction en passant la barrière de sécurité le dimanche à voir la Garonne d’en haut au bord du vide à plat ventre sur le béton.Et ces murs escaladés pour boire du Pschitt en direct prélevé sur la palette d’un dépôt oublié quelque part derrière la rue AchardEt d’autres conneries de rebelles en carton.Pourtant Bacalan restera, à tord ou raison, terre de solidarité et de résistance, de dockers vainqueurs et de métallos chômeurs, d’amis retrouvés et de causes perdues, de jeunes candides tout neufs et de vieux militants épuisés ! D’émotions et de souvenirs vous disais-je!

Somethings strange happening here

Pont d'Aquitaine works in progress

2017L’hébergeurLa froide Baltimore de 1780 et le 18ème siècle ne me plaisaient pas ou plus.Le climat de la ville, l’absence d’antibiotiques et de fromagesodorants, les vins et la mode non plus. La démocratie balbutiante du continent et la ville sans tramway, les rues de terre battue ou au mieux pavée, les maisons sans salles de bain et des systèmes de chauffage inefficaces ne supportaient pas la compétition avec le confort de la vie précédente. Nanti de ce précieux document avec une pressante envie d’appliquer la recette imparable du bonheur qu’il me révélait, je quittai le continent et ce siècle où la bicyclette et encore moins le roller n’étaient inventés. Je connaissais au vieux pays un petit coin de paradis où j’avais raté ma première vie.Direction l’Europe. Au Sud – Ouest de la France, Bacalan étaitun vieux quartier ouvrier de Bordeaux. Une zone industrielle en friche où j’aperçus la maison de mon enfance, "mon" école primaire, le collège où s’échouèrent mes études, la forme de radoub, les ruines des ateliers de métallurgie, les bassins à flots et la base sous-marine.Ce lieu hors du temps était la base voulue par les nazis pourabriter, réparer et réarmer les flottilles de sous-marins U-Boot pendant la Seconde Guerre mondiale. Construite par des prisonniers pour la plupart des républicains espagnols venus du camp d’Argelès sur Mer après la "Retirada" de 1939, la déroute après la chute de Barcelone et l’exode qui s’ensuivit. La paix revenue, elle était devenue pour un temps un chantier de réparation navale puis un lieu de culture.Le béton brut et l’acier indestructibles imposaient leur carruresur le bassin à flots où finissaient sur les bers les bateaux du port de la lune. Ce que la belligérance avait infligé à la ville, la culture l’avait pacifié. L’eau et la pénombre des alvéoles orphelines des sous marins nous servaient de terrain de jeu et les descendants de cette fière république, de compagnons honorables. Dans ces décombres et ses fantômes, nous vivions innocents et sans histoires ignorant tout de cet art indispensable à la vie et l’Histoire devint " Les vivres de l’art " . De New York à Nantes et de passage à Bordeaux, l’installation desnéons de Daniel Firman brillait dans la nuit Bacalanaise :"Something Strange Happened Here"."Des choses étranges se sont passées ici !"En effet, et d’autres s’annonçaient !Elles me convainquirent de poser mes valises et de réactiver mamémoire !Au bout du jardin, le sud est à dix minutes.J’entrai dans la maison par le trou de la serrure. Dans la cuisine au pied d’un meuble en Formica qui me rappelait mes années soixante, il y avait des signes de vie biologique. Un sac de croquettes me mit en alerte sur la possible présence d’un animal de compagnie. J’examinai le calendrier affiché au mur à la recherche de l’information manquante.Nous étions au mois de Mai de l’année 2017 et mes souvenirs terrestres étaient antérieurs à cette date.Le chien de garde lové contre un radiateur dans l’entrée me rappela ma scolarité. Sans doute du souvenir qu’il fut un loup affamé avant d’être un animal corrompu par le bol de croquettes de la cuisine, il grogna !Un homme dormait en chien de fusil sur un canapé minuscule qui lui imposait cette position canine. La chatte recroquevillée contre lui doubla de volume, le poil hérissé, dos rond l’animal satanique manifesta son hostilité. Le chien se mit à hurler à la mort plus loup qu’il ne le fut jamais. Le monde animal avait détecté ma présence fantomatique. Sur la table basse un verre d’alcool renversé et un boite de médocs vide complétait l’ambiance. L’homme encore jeune se mit en geindre. La table basse du salon supportait un cendrier plein, des trainées de poudre blanche et d’herbes aromatiques non culinaires. La soirée avait dû être sportive à en juger par sa présence sur le sofa. La maison me convenait mais un célibataire gras, camé et aviné beaucoup moins.Il y avait une chambre à l’étage. J’allais fuir quand une jeune femme réveillée par tout ce raffut apparut sur la mezzanine.C’était la vérité, belle et nue.C’était Solen !Le Dispositif ( works in progress aussi) Phalène de Lamparo -Paris-Janvier 2021

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Daniel Firman Base sous-marine-Bacalan



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