La Mission // De Paul Greengrass. Avec Tom Hanks, Helena Zengel et Elizabeth Marvel.
La Mission devait sortir au cinéma le 6 janvier 2021 en France. Il ne sortira finalement jamais au cinéma, Netflix ayant récupéré les droits internationaux du film. Paul Greengrass (Vol 93) change un peu son style en posant un peu plus sa caméra qui aimait s’agiter dans tous les sens par le passé (rendant parfois certaines scènes illisibles). Le réalisateur retrouve Tom Hanks qu’il avait déjà dirigé dans Captain Phillips il y a quelques années. Greengrass aime les films presque documentaires qui mettent en scène des tragédies et crises récentes alors que La Mission est un véritable revirement de situation pour lui. En donnant plus d’ampleur à sa mise en scène et en prenant le temps de soigner ses plans, je dois avouer que le film est joli. Visuellement, il n’y a rien à redire en plus d’apporter un côté contemporain au western. Ce qui est un peu moins intéressant dans ce film c’est son scénario qui suit un schéma assez générique et classique. Les évènements qui vont se mettre sur le chemin de Kidd et notre jeune fille sont prévisibles. Il y a de jolis choses, qui créent une urgence et une intensité par moment mais ce n’est pas toujours le cas.
Cinq ans après la fin de la Guerre de Sécession, le capitaine Jefferson Kyle Kidd, vétéran de trois guerres, sillonne le pays de ville en ville en qualité de rapporteur publique et tient les gens informés, grâce à ses lectures, des péripéties des grands de ce monde, des querelles du gratin, ainsi que des plus terribles catastrophes ou aventures du bout du monde. En traversant les plaines du Texas, il croise le chemin de Johanna, une enfant de 10 ans capturée 6 ans plus tôt par la tribu des Kiowa et élevée comme l’une des leurs.
Une grande partie de ce qui fait l’intérêt de La Mission, en dehors de ses décors et la mise en scène plutôt sympathique c’est clairement Tom Hanks. Tout le film se repose sur ses épaules. C’est une vraie star qui peut tout incarner et tout porter. Il sait nous vendre cette histoire touchante avec l’impression qu’il vit ce qu’il raconte. Par moment, j’ai quand même eu l’impression que le film entier a été fait pour Tom Hanks et pas forcément pour le fond de l’histoire et de l’Histoire. Ce qui gravite autour de Kidd est donc souvent simpliste et générique, comme si c’était là pour donner à Tom Hanks toutes les clés de la réussite de son personnage mais pas forcément en pensant la globalité du film. Quoi qu’il en soit, Tom Hanks n’avait jamais incarné de personnages dans un western. C’est enfin fait et c’est suffisamment beau et réussi pour passer un bon moment mais ce n’est pas aussi mémorable que j’aurais pu l’espérer. Le regard posé sur les Etats-Unis, qui résonnent forcément de nos jours, aurait pu être plus profond. L’analyse n’est pas creusé à sa juste valeur et c’est bien dommage.
Note : 5.5/10. En bref, Tom Hanks porte le film et Greengrass nous offre quelque chose de visuellement beau. Le scénario quant à lui n’a rien de remarquable. Dommage.
Disponible sur Netflix