Critique Ciné : The Night (2021)

The Night // De Kourosh Ahari. Avec Shahab Hosseini, George Maguire et Gia Mora.

Au départ, The Night nous plonge dans la culture de couples iraniens vivant sur le sol américain. On passe une soirée avec ces personnages et l’on se prend au jeu rapidement. Une fois cette mise en bouche terminée, The Night peut commencer et c’est là que visuellement les choses changent. Le générique de début filmant la voiture du couple s’engouffrer petit à petit est parfait pour créer une certaine distance mais en même temps nous rapprocher d’eux une fois leur voyage en voiture terminée au détour d’une rue sacrément étroite. L’hôtel Normandie, le lieu de The Night, n’est pas sans faire d’échos à Shining. Le décor est moins imposant certes mais l’on reprend le principe de l’hôtel perdu où des personnages vont se retrouver enfermés. Rapidement, l’ambiance se veut très psychologique et au détour de quelques jump scares assez sympathique, le film prend racine et ne nous lâche pas jusqu’à la révélation finale. Pourtant, The Night ne vient pas nous offrir grand chose de nouveau. L’histoire a déjà été vue mais ce qui fait sa force c’est clairement tout le sous texte psychologique qu’il y a derrière (en plus d’avoir un film tourné en farsi et en anglais) qui nous plonge dans une culture fascinante.

Un couple iranien se retrouve enfermé dans un vieil hôtel américain avec leur fille d'un an. Alors qu'ils tentent de tirer le meilleur parti du lieu, une force extérieure les pousse à partager les secrets qu'ils se sont cachés l'un envers l'autre...

The Night est un film à plusieurs étages. C’est un vrai mille-feuilles qui se déguste justement étage par étage. Après une soirée où nos personnages ont passé un bon moment, le cauchemar peut commencer et Kourosh Ahari se fait un malin plaisir de découper le film en cauchemar dans un cauchemar dans un autre cauchemar. Si le scénario n’est pas le plus original c’est son exécution qui est la plus intéressante ici. Le réalisateur fait quelque chose de prenant qui ne lâche jamais le spectateur. On nous plonge la tête la première et l’on cherche nous aussi à s’en sortir comme notre couple et leur petite fille. Shahab Hosseini est une belle révélation ici. Je ne connaissais pas l’acteur mais il délivre tout ce que l’on peut attendre de cette psychologie rondement menée. Son jeu est embelli par un soin particulier apporté à la mise en scène : l’utilisation des lumières, du décor de l’hôtel où l’on peut facilement se perdre. C’est donc un film claustrophobe qui aime nous donner ce ressenti. Ainsi, The Night a beau ne pas être un film brillant il s’avère être une agréable surprise reprenant des influences qui sont bien utilisées et une paranoïa ambiante fascinante.

Note : 6/10. En bref, un film d’horreur psychologique qui se tient du début à la fin.

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