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Critique Ciné : Sator (2021)

Publié le 18 février 2021 par Delromainzika @cabreakingnews

Sator // De Jordan Graham. Avec Michael Daniel, Rachel Johnson et Aurora Lowe.

J’ai toujours trouvé fascinant les films d’horreur qui prennent leur temps. Dans le genre slow-burn, Sator est la dernière entrée que j’ai pu voir et ce film est paradoxalement à la fois intéressant et raté. En effet, j’ai largement préféré des films comme Relic (2020) ou Mister Babadook dans ce registre d’horreur qui s’installe au fur et à mesure que le film se révèle. Jordan Graham (Specter) a le mérite de faire quelque chose d’original en mélangeant ses influences personnelles et quelque chose de fantastique et terrifiant. Sauf que le non sens se fait ressentir et après une introduction intéressante, la fin du récit tombe à plat. L’atmosphère dans laquelle Jordan Graham nous plonge est suffisamment soignée pour que l’on ressente son côté terrifiant et étrange. Visuellement, la direction de la photographie est elle aussi soignée, ce qui permet à Sator de rendre l’oeil curieux mais le problème vient d’un scénario qui ne sait pas vraiment comment raconter son récit et choisir le ton de celui-ci. On se retrouve donc avec un récit qui n’a pas vraiment de sens alors qu’il tente tout et n’importe quoi en mélangeant plein d’ingrédients qui ne collent pas forcément bien ensemble.

Adam, récemment secoué par une mort mystérieuse dans sa famille, se replonge dans l'histoire de ses ancêtres et tente de prouver l'existence d'une présence connue sous le nom de Sator qui, selon lui, traque sa lignée depuis des siècles.

Du coup, Sator est un pur gâchis de l’univers qui a été créé pour l’occasion. Car Jordan Graham parvient à faire quelque chose d’intéressant avec les décors et les créatures qu’il met en scène. C’est soigné et le soin qu’il apporte au visuel n’a rien à voir avec le scénario bâclé. L’histoire prend forme de façon étrange, donnant ainsi l’impression d’être plus un essai artistique qu’autre chose dont la cohérence n’est pas le fort. Le côté surnaturel et psychologique de Sator aurait pu apporter quelque chose mais en dehors de quelques belles images on se retrouve avec une histoire qui ne sait clairement pas quoi faire, ni où aller. On erre donc comme le héros incarné par un Michael Daniel plutôt intéressant. Le manque de dialogues et les ellipses temporelles étranges auraient pu faire quelque chose de bien si cela avait été utilisé avec intelligente mais il n’en est rien. Du début à la fin, Sator est une sorte de film qui a été monté sans se soucier du spectateur, comme un projet d’art plastique où seul le visuel a son importance. Je me demande si Sator n’aurait pas été mieux en court métrage d’une demi-heure…

Note : 4/10. En bref, une introduction intéressante qui tombe à plat rapidement. Dommage car l’atmosphère valait le détour.

Prochainement en VOD


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