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Dépenses publiques: Plus de 5 Fcfa milliards de Fcfa pour l’achat des véhicules C.A

Publié le 19 février 2021 par Tonton @supprimez

Noyée dans le gouffre de la gabegie, l’incapacité du Cameroun à relever le défi économique n’est pas un fait de hasard ou à une conjoncture internationale défavorable.

Elle est liée à une très faible qualité du leadership politique qui en découle. Pour l’exercice 2021, l’administration centrale devrait débourser au moins 5 343 285 000 Fcfa en achat de voitures, sans compter les motos, les pirogues à moteurs et pièces ou équipements de rechange de ce matériel. Un coup d’œil rapide sur le journal des projets 2021 permet de constater qu’au moins 28 administrations comptent sacrifier à ce rituel cette année. « En quoi la priorité ? » s’indignent les contribuables. Sans être exhaustif, il s’agit de la présidence de la République avec (400 millions de Fcfa), les services du Premier ministre (460 millions de Fcfa), la Cours Suprême (153 millions de Fcfa), le Comité national de désarmement (60 millions de Fcfa), le Conseil constitutionnel (90 millions de Fcfa), et la Commission nationale du bilinguisme (250 millions de Fcfa) pour ne citer que celles-ci.

« Réduction du train de vie de l’Etat ».

L’expression n’a jamais cessé d’être évoquée dans les discours officiels depuis l’époque de la crise économique, au milieu des années 1980, et l’adoption des plans d’ajustement structurel par le gouvernement sous le conseil du Fonds monétaire international (Fmi). Mais depuis l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative pays pauvre très endettés, courant 2006, et le « retour » de la croissance économique, il semble que cette expression n’a plus le même sens. Du moins, c’est ce que le citoyen ordinaire pense, quand il voit au fil des jours le gouvernement garnir son parc automobile. « Vous êtes témoins de l’horrible comédie jouée par l’Etat-Rdpc, qui se permet de parler de : la cohésion sociale, l’intégration nationale, et le vivre ensemble alors que chaque jour son action bafoue de façon scandaleuse ces hautes valeurs. Les libertés fondamentales des citoyens. Une constitution ballottée au gré des humeurs de la politique politicienne : le gouvernement et ses agents propulsés à la tête des rouages de l’Etat, agissant comme pour se servir », s’indigne un acteur politique.

Une société délitée

Si les liens entre gouvernants et gouvernés sont au quotidien quasi inexistants, c’est parce que les pratiques et valeurs des premiers ont toutefois réussi au fil des années à s’imposer chez les seconds. Puisque la compétence et le savoir-faire ne permettent pas de réussir, la fraude est devenue le modus operandi d’une bonne majorité de la population. L’homosexualité et les loges qui animent les dirigeants ont aussi triomphé, orientant le peuple tout droit au pandémonium. « Mon peuple périt faute de connaissance », dit un livre Saint. En fait, depuis 1982, le Cameroun dérive lentement en terrain inconnu. Si sous le pouvoir défunt, la pensée dissidente était réprimée, il ne semble même plus y avoir de pensée du tout, plus de trente ans après du régime Biya, ce dernier ayant peu à peu dévalorisé la connaissance et l’intelligence. Place à la gabegie et le culte de personnalité. « Nous sommes tous des créatures ou des créations du président Paul Biya, c’est à lui que doit revenir toute la gloire dans tout ce que nous faisons. Personne d’entre nous n’est important, nous ne sommes que ses serviteurs, mieux ses esclaves », avait dit en 1992 Maurice Kamto brillant professeur, jugeant alors sévèrement la gouvernance du Cameroun.
Ainsi va la République !

Axel ABANDA


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