Clarice // Saison 1. Episode 2. Ghost of Highway 20.
L’univers du Silence des Agneaux est tellement fascinant que j’ai désormais un peu de mal à voir où Clarice veut en venir. Le premier épisode mélangeait assez bien la psychologie de l’héroïne avec une histoire policière assez balisée. Ce que « Ghost of Highway 20 » vient démontrer c’est que CBS a transformé le magnifique film de Jonathan Demme en une sorte de série procédurale dont l’inspiration unique est de nous offrir quelque chose de visuellement intéressant. Cet épisode m’a donné l’impression que les scénaristes avaient pris le matériel d’origine et l’avaient alors essoré comme une éponge. L’enquête de cette semaine aurait donc très bien pu se passer dans Esprits Criminels ou une série de la franchise FBI sans problème. Il suffit simplement de changer les noms des personnages. Je me demande si d’une certaine façon ce n’est pas une demande de CBS que d’avoir l’apparence de toutes leurs séries policières alors que ce n’est clairement pas ce qui fait l’intérêt de Clarice à la base.
Il y avait tellement à faire avec cet épisode. Cela aurait pu être un épisode touchant explorant intelligemment la psychologie de son héroïne. Certaines images sont belles et visuellement Clarice n’a pas à rougir. Elle est clairement dans le haut du panier des séries procédurales. L’image des haricots verts lavés sous l’eau m’a rappelé ce que Vincenzo Natali avait pu faire visuellement de Hannibal (NBC) mais la façon dont cette jolie image est utilisée n’a pas spécialement de sens. Les couleurs sont donc toutes utilisées de façon intelligentes et les décors aussi. Le problème c’est que le scénario fait pour le moment défaut à Clarice. Tout le monde est là à baver devant l’intelligence de l’héroïne et bien qu’elle se fasse parfois remonter les bretelles, elle veut prouver qu’elle a raison. Mais dire que Clarice est brillante à tous les coins de rue n’est pas une chose intelligente dans le sens où le scénario ne le justifie pas suffisamment bien.
Ce qui m’intéresse dans Clarice c’est le passé de l’héroïne et la façon dont la série explore sa psychologie torturée. L’avantage de ce second épisode est peut-être de passer plus de temps avec les co-équipiers de Clarice mais rien ne décolle réellement non plus. Toute l’histoire de la semaine aurait pu être excellente mais malgré la portée du propos (le trafic d’êtres humains) rien ne tient vraiment. C’est comme si les scénaristes tentait de faire tenir la tapisserie avec de la colle UHU. Cela ne peut pas fonctionner.
Note : 4/10. En bref, Clarice est en train de devenir une énième série policière dont la seule saveur provenant de son héroïne est en train de se décoller de mon palais.
Disponible sur Salto en US+24. Prochainement sur TF1