Me Grégoire Rialan, l’avocat parisien de l’homme d’affaires Franco-camerounais, producteur d’œuvres musicales, somme « Le Turbo d’Afrique » de retirer ce lundi, de sa page facebook, une vidéo qui porte atteinte à l’honneur de son client.
Le contentieux entre l’homme d’affaires Franco-camerounais, par ailleurs producteur-distributeur des œuvres musicales, Christian Monkam, et l’icône de la musique camerounaise, Adolphe Claude Moundi alias Petit Pays, devra-t-il être tranché par la justice ? Rien n’est moins sûr. Ce qui en revanche est incontestable, c’est la sommation interpellative servie il y a quelques jours par Me Grégoire Rialan, l’avocat parisien de M. Monkam, action par laquelle l’homme de loi exige de l’artiste, le retrait sous huitaine d’une vidéo devenue virale dans les réseaux sociaux et qui tourne en boucle depuis plusieurs semaines maintenant. Faute de quoi, mentionne la sommation, « la justice sera saisie de l’affaire ». Dans l’élément audiovisuel incriminé, Petit Pays traite notamment « d’escroc » le producteur. Comment en est-on arrivé là ?Pour comprendre la genèse de l’histoire et mesurer à quel point l’animosité entre les deux protagonistes semble avoir atteint le point de non-retour, il faut rembobiner le film de l’affaire.
« Au départ, la commande d’une chanson »
A l’origine du malentendu, une histoire de contrat non honoré par Petit-Pays vis-à-vis de l’association « Fourmis-magnans voix des sans-voix », parrainée par notre confrère Rémy Ngono et mandatée par Christian Monkam pour la commande d’une œuvre musicale. Cette association qui se bat contre les injustices est en quête d’une chanson phare pour véhiculer son message de sensibilisation à ce fléau. Elle se tourne donc vers l’un des artistes reconnus pour son savoir-faire en matière de composition de chansons et d’œuvres musicales, Petit- Pays. Un contrat est signé entre les parties avec montant et délai de livraison du produit. L’artiste perçoit un premier acompte de 800 mille Fcfa, mais ne livre pas le produit dans les délais, en dépit des multiples relances du commanditaire qui envisageait le versement du reste de la somme à l’issue de l’exécution complète du contrat.
Le parrain de l’association s’en inquiète et rencontre Petit Pays le 10 septembre dernier pour en avoir le cœur net. L’artiste semble reconnaître et assumer le retard de livraison, arguant qu’il continue de travailler sur la chanson qu’il doit encore peaufiner. Mais qu’il aurait eu une panne technique au niveau de ses appareils d’enregistrement. Il sollicite alors un nouvel acompte de 850 mille Cfa pour réparer son matériel et continuer le travail sur la commande. Sentant qu’il y a manifestement anguille sous roche, Christian Monkam, mandataire de « Fourmis-magnans voix des sans-voix » saisit ses conseils parmi lesquels Me Grégoire Rialan
à Paris.
« Puis la guerre par vidéos interposées »
Dans une vidéo mise en ligne, il y a quelques jours, l’avocat somme l’artiste de « Retirer sous huitaine, à compter de la réception de la lettre via Huissier, la vidéo publiée sur sa page facebook, qui porte atteinte à l’honneur de son client ». Il ajoute « Faute de quoi, une action judiciaire sera menée et l’affaire portée devant les juridictions compétentes ». Cette vidéo fait suite à celles déjà diffusées par d’autres avocats de l’association « fourmis-magnans voix des sans-voix » et de leur mandataire sur la même affaire, avec des mises en garde similaires.
Petit-Pays a choisi lui aussi de communiquer via vidéo pour répondre aux accusations dont il est l’objet. Dans un élément d’à peine 7 minutes posté sur les réseaux sociaux, il rappelle le précédent contentieux entre lui et le mandataire de l’association concernée. « En 2015 et 2016, Christian Monkam avait touché 14 millions de Fcfa des Brasseries du Cameroun sur un téléfilm diffusé sur STV et dans lequel j’étais acteur et qui devait me permettre d’empocher la moitié de cette somme. Par ailleurs, je n’ai pas touché un sou de mon album « Pardonner » dont il a assuré la distribution. Je pense que M. Monkam n’a pas fini de rembourser l’argent qu’il me doit. Il n’en est qu’au début », affirme l’artiste. C’est ce lundi, 22 février, que s’achève la sommation interpellative adressée à Petit Pays par Me Rialan, conseil de Christian Monkam. Ultime étape avant l’action judiciaire qui devra tirer l’affaire au clair. On saura alors si « Rabba Rabbi » est vraiment le Grand Maître.