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Essai du Suzuki Jimny : petit, mais robuste

Publié le 22 février 2021 par Caroom Guide Auto @Caroom_fr

Dévoilé lors de la dernière édition du Mondial de Paris, le nouveau Suzuki Jimny a tout de suite charmé par son adorable bouille. Mais sur la route, ça donne quoi ? Nous avons voulu en prendre le volant pour le savoir. Découvrez notre essai auto du Suzuki Jimny.

Plus de cinquante ans déjà que le Jimny est né, arrivé sur le marché en 1970 avec une première génération basée sur le On360, conçu par la société japonaise HopeStar, alors que les droits de fabrication ont ensuite été rachetés par Suzuki quelques années plus tard. Par la suite, c'est une autre version, baptisée Samurai qui fit son arrivée et qui aura notamment servi d'inspiration à l'actuelle et 4e mouture du petit baroudeur asiatique, renouvelé en 2018 à l'occasion du Mondial de Paris. On se rappelle de l'accueil très enthousiaste de la presse et du public, alors que la précédente variante commençait sérieusement à prendre de l'âge, du haut de ses 21 ans. Un âge très avancé, tandis que la majorité des autos sont renouvelées au bout de quelques années seulement, afin de toujours rester dans le coup.

Mais ce Suzuki Jimny semble être au-dessus de toutes ces considérations en ce qui concerne les tendances et demeure donc fidèle à lui-même, conservant sa philosophie très " roots " qui a fait son succès. Toutefois, le petit 4X4 a tenu à se moderniser avec notamment un tout nouveau style, l'un de ses principaux atouts, au même titre que ses capacités en conduite off-road bien connue des amateurs. Autant d'arguments qui lui ont permis de rencontrer un franc succès dès sa présentation, mais surtout de bien remplir son carnet de commandes, avec pas moins de 500 réservations rien que pour le mois d'octobre. Un record pour la marque, qui avait alors tout bonnement signé son meilleur mois depuis dix ans. Le début d'une belle success-story pour ce petit baroudeur, qui possède le grand avantage de ne pas vraiment avoir de concurrence sur le marché actuellement.

Extérieur et design du Suzuki Jimny

Impossible de parler du Suzuki Jimny sans évoquer son look, puisque c'est avant tout pour cette raison qu'il aura été l'une des stars de ce Mondial de l'auto. Il faut dire que celui-ci ne laisse personne indifférent, qu'on l'aime ou au contraire, que l'on n'apprécie pas vraiment ses lignes très cubiques. Celles-ci n'ont toutefois pas été choisies au hasard, puisque les designers ont puisé leur inspiration dans le look du Suzuki Samurai, version destinée à l'Europe de la 2e génération du Jimny, produite entre 1995 et 1998. Un hommage très réussi, qui se traduit donc par des traits caractéristiques, notamment au niveau de la face avant, avec sa calandre à cinq fentes agrémentée de deux optiques rondes, venant terminer un capot plat. À l'arrière, les traits s'avèrent là encore très bruts, dénués d'une once d'élégance, mais cela va très bien au petit 4X4, qui recherche avant tout la simplicité, sans aucune fioriture. Un parti-pris assumé, mais qui devrait plaire aux inconditionnels du petit baroudeur.

D'ailleurs, l'adjectif petit est ici un doux euphémisme pour parler de ce Suzuki Jimny, puisqu'avec une longueur située sous la barre des 3,50 mètres, sans compter la roue de secours, difficile de faire plus compact. Un autre aspect qui rend ce baroudeur ultra adorable, lui donnant un air très trapu et bien campé sur ses roues, avec sa garde au sol surélevée, de l'ordre de 21 cm. Ses petites roues de 15 pouces lui vont parfaitement et viennent habilement compléter son look, qui nous donnerait presque l'impression d'être au volant d'un jouet grandeur nature. Du côté de la personnalisation, ce Suzuki Jimny propose un choix de teintes très sympathique, qui rend l'ensemble encore plus jovial et feel good. Parmi les différentes propositions, notons en effet le Kinetic Yellow, ainsi que le plus discret, mais non moins joli Brisk Blue métallisé de notre modèle d'essai. Enfin, les plus discrets pourront quant à eux opter pour le beige Chiffon Ivory ou encore le vert Jungle Green.

Poste de conduite et habitabilité du Suzuki Jimny

Oubliez tous les SUV tendances du moment, qui misent sur une surenchère de cuir et de technologies en tout genre pour séduire la clientèle et surtout se démarquer sur un marché saturé. Le Suzuki Jimny a décidé quant à lui de prendre une tout autre voie en restant fidèle à lui-même, sans céder aux sirènes de la mode, mais en toute cohérence avec sa philosophie initiale. Ne cherchez donc pas les matériaux haut de gamme dans cet habitacle, puisque celui-ci est majoritairement composé de plastiques durs, donnant à l'ensemble un caractère très " roots ". Forcément, ça ne plaira pas à tout le monde, mais là n'est pas le but, alors que le baroudeur assume à 100 % son caractère. Mais ce parti-pris s'explique sans aucun doute également par la volonté de réduire les dépenses et d'abaisser au maximum le prix de ce Jimny. Logique donc de retrouver des sièges recouverts de tissu, au maintien et au confort plus que relatif, ainsi qu'un intérieur plutôt dépouillé.

Pourtant, l'habitacle n'en est pas pour autant épuré, puisque la planche de bord est parsemée de nombreux boutons dans ce poste de conduite un peu à l'ancienne. Si cela peut sonner comme un retour en arrière, ça fait aussi du bien, à l'heure des écrans toujours plus gros et présents. Ici, seul un petit écran tactile prend place au centre du poste de conduite, au design quelque peu daté, mais compatible avec Apple CayPlay et Android Auto. On lui reprochera tout de même un certain manque de réactivité et d'ergonomie. Celui-ci est alors associé à un combiné analogique standard, afin là encore de ne pas faire flamber les prix. Du côté de l'habitabilité, celle-ci est plus que restreinte, du fait notamment de l'empattement de 2,25 mètres seulement. Les places arrière sont à réserver à des déplacements très courts de manière ponctuelle en raison de l'espace réduit. Avec un volume oscillant entre 85 et 377 litres une fois les sièges rabattus, le coffre est quant à lui l'un des plus petits du segment et permet difficilement de partir loin.

Que vaut le Suzuki Jimny sur la route ? Essai en conduite

Si vous vous jetez parfois un œil à la gamme des dernières nouveautés à voir le jour, vous vous êtes sans aucun doute déjà rendu compte que la plupart multiplient les motorisations, d'autant plus à l'heure de l'électrification. Une tendance que l'on retrouve notamment chez Ford et plus particulièrement avec le Kuga, ne proposant pas moins de cinq alternatives. Avec son Jimny, Suzuki a fait le choix complètement opposé, puisqu' une seule offre est ici disponible, à savoir le 1,5 litre VVT développant quelque 102 chevaux pour 130 Nm de couple. Une gamme volontairement réduite afin une fois encore de limiter les coûts de développement pour la marque, actuellement la plus rentable au monde pour cette raison. Toutefois, cette motorisation ne s'avère pas vraiment ancienne, puisqu'elle vient en remplacement du quatre cylindres 1,3 litre, jusqu'alors proposé sur la précédente génération. Une petite évolution qui permet au baroudeur de rester dans l'air du temps sans pour autant faire trop d'investissements donc.

Si les 102 pouvaient sembler légers, il ne faut pas oublier que le poids plume du petit baroudeur, de l'ordre d'une tonne environ n'est pas franchement difficile à tracter, même si l'ensemble est un peu mou au démarrage. Sans surprise, et grâce à son gabarit plus que réduit, c'est en ville que le 4X4 se sent le plus à l'aise, d'autant plus que sa garde au sol très élevée nécessite une conduite douce. Et pour cause, la prise de roulis à haute vitesse est extrêmement importante, alors que la stabilité est quant à elle quasiment inexistante, avec une prise au vent également élevée. Un défaut qui portera notamment préjudice au confort, en particulier sur autoroute, tandis que l'insonorisation gagnerait à être retravaillée en profondeur. La suspension reste quant à elle un peu trop ferme, mais pas assez pour limiter la prise de roulis en conduite quotidienne. On apprécie toutefois le diamètre de braquage de seulement 9,8 mètres, permettant de faciliter l'ensemble des manœuvres et notamment le stationnement.

En réalité, c'est surtout sur les petites routes de montagne que vous aurez le plus de chances de croiser ce Suzuki Jimny, idéal pour tous ceux vivant à la campagne et dans des lieux où les routes sont escarpées et le climat difficile. Tout comme la petite Fiat Panda 4X4, le 4X4 nippon se révèle particulièrement apte à la conduite tout-terrain, grâce à sa transmission intégrale et son châssis-échelle, qui a su faire ses preuves depuis 1970. Les porte-à-faux très courts, la garde au sol et les angles d'attaque et de fuite de ce Jimny lui permettent littéralement de " grimper aux arbres " et d'affronter n'importe quel obstacle sans trop de difficultés. C'est véritablement hors des sentiers battus du petit explorateur se sentira le plus à l'aise, puisqu'il faut avant tout se rappeler que la nature est son terrain de prédilection, bien plus que la route. De son côté, si la direction peut manquer de précision, sa souplesse est idéale pour la conduite tout-terrain et devient même un atout, de même que la position de conduite, très en hauteur.

Avec des émissions de l'ordre de 154 grammes par kilomètre, le Suzuki Jimny n'est pas le plus vertueux du marché, écopant alors d'un malus écologique de 898 € selon le barème 2021, se basant sur le cycle WLTP. De son côté, la consommation moyenne en cycle mixte est annoncée à 6,8 litres sur le papier, mais peut parfois atteindre les 8 litres en conditions réelles, comme nous avons pu le voir lors de notre essai. Par ailleurs, le réservoir de seulement 40 litres devrait vous contraindre à multiplier les visites à la station-service.

Notes et avis sur l'essai du Suzuki Jimny

Esthétique

⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

Inspiré du Samurai, ce Suzuki Jimny affiche un capital-sympathie presque indécent !

Conduite

⭐️⭐️⭐️ .5

Plus à l'aise à la campagne qu'en ville, le Suzuki Jimny est à réserver aux balades champêtres plutôt qu'à une utilisation quotidienne.

Praticité

⭐️⭐️⭐️ .5

Son volume de coffre ainsi que son petit espace à bord n'en font pas l'allié idéal des familles. Sa capacité tout-terrain le rend toutefois pratique pour circuler dans les lieux reculés.

Rapport Qualité/Prix

⭐️⭐️⭐️⭐️

Si les prestations sont plutôt sommaires, le prix s'avère quant à lui en adéquation.

Bilan de notre essai du Suzuki Jimny

Ultra attachant, le Suzuki Jimny joue le rôle du vilain petit canard sur un marché automobile qui veut parfois trop en faire, au risque parfois de lasser. Ce petit 4X4 est ici une véritable bouffée d'air frais, jouant sur la nostalgie pour séduire et l'on peut véritablement dire que ça marche. Ne vous y méprenez toutefois, le japonais n'est pas une voiture du quotidien à proprement parler et se sentira plus à l'aise en montagne qu'en ville, du fait de sa philosophie de vrai baroudeur. Petit rat des champs, il n'aura pas peur de sortir des sentiers battus, mais sera en revanche moins à l'aise à haute vitesse, le mieux étant donc de ne pas trop le brusquer, hormis lorsqu'il s'agit de partir en balade dans la boue. Enfin, sachez qu'il faut compter 17 225 € pour vous offrir un exemplaire, dans sa version d'entrée de gamme.


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