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Chronique d’un anthropologue au Japon (38)

Publié le 23 février 2021 par Antropologia

Historiographie

Moi : Oui, bien sûr que c’était possible d’être juif et citoyen romain. Paul par exemple, regardez, dans la Bible. C’était tout à fait possible.

C : Paul ? C’est une vraie personne ? Il existe vraiment ? (Les yeux exorbités)

Moi : Bien sûr que c’est vrai. Pourquoi pas ? Parce que c’est dans la Bible ? (Rire)

Le positivisme a fait du chemin pour venir éradiquer jusqu’au Japon la preuve historiographique, (je m’aperçois en écrivant cette phrase que le correcteur d’orthographe de ma tablette ne reconnaît pas l’adjectif) en imposant sa dichotomie favorite mythologie/faits historiques.

Avec C, une japonaise de soixante ans qui maîtrise bien le français, nous étudions l’histoire romaine à l’aide d’un manuel pour les classes de 6e. C’est un de mes principes favoris que de faire étudier les mêmes choses que nous apprenons au collège, pour parler bien français. Les enfants apprennent à parler en répétant les bêtises. Et cela fonctionne aussi pour les adultes. Hatier, 2009. Page 90, partie A, De la légende… partie B, À l’Histoire. Avec un grand H. Une dizaine de textes de Tite-live et Virgile qui parlent du grand voyage des Troyens jusqu’à Rome, passent à l’épreuve des traces physiques et dénombrables. Des trous de cabanes latines sur les collines de Rome, et des morceaux de murs détruits. L’archéologie, avec ses collections de silex, ses présupposés évolutionnistes et ses modélisations statistiques, continue de voler la vedette à l’historiographie.

Rémi Brun


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