Billet de -mauvaise-humeur ou "Cadenassez ces seins que je ne saurais voir !"

AUJOURD’HUI, JE SUIS ALLÉE PASSER UNE MAMMOGRAPHIE DE DÉPISTAGE. 

Rassurez-vous mes jumeaux vont bien. Soulagement. Oui, on ne fait pas sa fière quand on passe ce genre d’examen. Néanmoins, je vous invite, Mesdames, à vous faire dépister sans attendre si ce n’est déjà fait. Et j’envoie force et tendresse à nos sœurs, en combat contre cette saloperie de crabe.Ce n’est donc pas pour vous parler maladie que je rédige ce post.

Non, moi ce que j’aborde ici, c’est un flagrant délit d’emprise patriarcale. De la part de qui ? Mais de bibi, of course ! La honte ! L’opprobre sur moi et mon ascendance ! Les boules même !

Moi, grande écoféministe et sorcière affirmée devant l’EternELLE, je me suis trahie avec un naturel qui frôle la débilité et qui témoigne d’un conditionnement encore trop bien ancré dans mon corps, mon âme et mon esprit.

Amen.

REPRENONS.

Depuis le confinement numéro 1 – si, si, rappelez-vous c’était, il y a un an ou deux ?... ch’ais p’us ?- je pratique le « no-bra » avec un bonheur non dissimulé .

Aaaaaaaaaaah ! Sentir Marcello et Riccardo danser sans entrave, sous mes vêtements, par tous les temps, toutes les saisons, nuit et jour, c’est une joie incommensurable (oui, mes seins ont des prénoms. Ce sont des faux-jumeaux, mais ce sont des frères quand même !)

Voilà donc près d’un an que, toute fiérote, je pratique la #NichonsFree sans me poser de question. 

Sauf que, ce matin, allez savoir pourquoi -si, si, en fait, vous et moi, on sait pourquoi- en m’habillant, je saisis d’une main distraite un soutif que je m’applique à crocheter avant passer t-shirt et pull par-dessus. Ce n’est qu’en me déshabillant pour l’examen que je réalise avec horreur l’ampleur de ma soumission aux dictats socioculturels patriarcaux.

Mais enfin, pour qui et pourquoi ai-je senti l’obligation impériale d’enfiler cette prothèse politiquement correcte ?

J’ai compris l’absurdité de cet enfermement mammaire en étant seule pour me déshabiller et nichons à l’air devant la manipulatrice et le médecin. Ils ne m’ont pas vue en soutien-gorge !!!!!

NON SENS TOTAL !

Merde ! Chier ! Et re-merde ! Oui, je suis en colère ! 

Contre moi, d’abord, qui suis encore docile à des injonctions qui me dépassent et me contrôlent. Il m’arrive aussi de décider de porter un soutien-gorge quand j’en ai envie. Je trouve ça jolie la lingerie. Ça devrait se passer que comme ça !Ben non !Déesse, que la déprogrammation est longue !

Et j’enrage contre la société qui continue d’imposer une normalité au corps féminin, avec ses devoirs et obligations sociales.

Merde ! Chier ! Et re-merde ! Je vous ai dit que je suis en colère !

BREF !

Ce que j’en conclue c’est que, toute affirmée que je suis, je ferai bien de la jouer un poil plus modeste et surtout de m’auto-surveiller pour ne plus me laisser piéger par ce genre « geste conditionné ». Je suis triste aussi, parce qu’alors je me sens comme une esclave affranchie qui répond encore fidèlement, à la voix de son maître.

Et je me sens humiliée. Et c’est exactement ça, qui ne doit plus arriver.

Sœurs et Frères de tous sexes et tous genres, merci de m’avoir lue.

Restons libres et vigilantes. Le combat continue !

Téri Trisolini’ Alias @lucialupa

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