Run Hide Fight // De Kyle Rankin. Avec Isabel May, Radha Mitchell et Thomas Jane.
Comment peut-on faire un tel pamphlet sur le port d’armes et les tueries à l’école ? Kyle Rankin (Infestation) propose un film de tuerie scolaire, une thématique qui a de quoi créer des débats aux Etats-Unis. Au fond, l’idée est bonne mais c’est l’exécution qui ne va pas du tout. Je me demande presque si Donald Trump n’a pas jouit en regardant ce film (s’il l’a vu) tant il aime avoir ce droit constitutionnel de porter une arme. Run Hide Fight va puiser dans tout un tas de références sans parvenir à en faire grand chose : Die Hard, Elephant. Si seulement le film avait su reprendre la morale de ces films mais il n’en est rien. Run Hide Fight tombe dans tous les pièges possibles et la fin symbolise parfaitement pourquoi cela ne fonctionne pas. Désormais il faut donc se faire justice soi-même, tuer sans vergogne et clap de fin. Non. Bien évidemment que non il ne faut pas car Run Hide Fight n’est pas là pour faire de la publicité aux marchands d’armes à feu mais normalement pour parler d’un problème grave qui gangrène l’Amérique depuis des décennies : les tueries dans les lycées et universités. Sauf que même de ce point de vue là, il n’y a pas vraiment de morale. Les « vilains » du film sont tellement mal incarnés que le film prête plus à en rire qu’autre chose alors qu’il devrait faire peur.
Zoe est sur le point d'obtenir son diplôme à un moment très difficile de sa vie après la mort de sa mère. Pour se distraire, elle part à la chasse avec son père Todd, ancien membre des forces spéciales. Un jour, alors que Zoe est à l'école, quatre élèves assiègent le bâtiment et pénètrent dans le bar de l'école avec une camionnette. En utilisant les techniques qu'elle a apprises de son père, Zoe parvient à échapper aux assaillants.
Parlons ensuite d’un autre problème de Run Hide Fight : Isabel May. Cette dernière, que l’on connait probablement plus pour ses rôles d’adolescente propre sur elle (Alexa & Katie sur Netflix) n’arrive pas à faire de Zoe un personnage. C’est donc du jeu d’actrice de cour de récréation où elle délivre des dialogues sans les incarner. Elle n’est pas provoquant et surtout n’arrive jamais à porter le film sur ses épaules. Mais si Kyle Rankin avait su mettre le tout en scène, alors probablement que ce serait réussi. Non ? Là aussi c’est un échec. Le film est désincarné, sans âme, digne d’un Direct to DVD du fond d’un vidéo club qui aurait été retrouvé. Il n’y a aucune ambition visuelle, aucun parti pris intéressant. Tout est donc filmé comme la plus stupide des séries policières (et encore… même certaines savent faire les choses intelligemment). Run Hide Fight est donc probablement un film fait par des gens qui sont fans de films d’action mais qui n’arrivent pas à en faire ressortir quoi que ce soit. Se contenter de poser sa caméra ne suffit pas à faire un film. Run Hide Fight finit par devenir grotesque, une sorte d’auto-parodie qui n’a rien d’inspirant et surtout pas sa morale douteuse (qui au mieux est inexistante).
Note : 1/10. En bref, un film sans saveur qui fait plus clip publicitaire pour le port d’armes qu’autre chose.
Prochainement en France