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Décentralisation dans le Wouri : Le préfet désavoue le maire de Douala 1er

Publié le 03 mars 2021 par Tonton @supprimez

Le patron administratif du Wouri, par arrêté préfectoral datant du 2 mars 2021, rapporte la note de service de Lengue Malapa, suspendant les classes dans 7 écoles maternelles de Douala 1er pour cause de Covid-19.

Il ne l’oubliera pas de sitôt. Lui, Lengue Malapa. Actuel maire de la commune de Douala 1er. Le chef de cet exécutif communal vient de recevoir une claque. Sans mettre de gants, sans aucune circonlocution, le préfet du Wouri, Benjamin Mboutou, Administrateur civil principal, a pris un arrêté, datant du 2 mars 2021, rapportant la note de service numéro 004/NS/2021/CAD1er/CAB portant fonctionnement des écoles maternelles et municipales de Douala 1er. Lengue Malapa, fort de sa casquette d’édile de Douala 1er, a pris une mesure administrative par le truchement de la note de service citée plus haut, informant les parents d’élèves et le grand public, « qu’après avoir constaté, une certaine dégradation de la santé de certains enfants, dans les écoles maternelles et municipales de Douala 1er, la commune d’arrondissement de Douala 1er, a décidé de suspendre momentanément, les cours, afin de procéder à la désinfection de sept écoles maternelles et municipales, du 1er mars au 7mars 2021. » Bien plus, le maire de Douala 1er, précise, qu’au terme de cette opération de prévention, les cours reprendront le 8 mars 2021. Suffisant pour bouter le préfet du Wouri, tutelle administrative du maire, hors de ses gonds. Une gifle. Et patatras !

La note de service du maire tombe en désuétude. Caduque, nulle et de nul effet. Et pour cause, Benjamin Mboutou convoque la Loi numéro 2919/024 du 24 décembre 2019 portant Code général des collectivités territoriales décentralisées. Le patron du Wouri cite l’article 39 alinéa 3 de cette loi. En clair, la note de service du maire sonne du point de vue de l’administrateur civil principal qu’est le préfet comme « une atteinte à la cohésion sociale nationale et une incompétence de son auteur ». Dans la foulée de l’article 2 de cet arrêté préfectoral, le sous-préfet de l’arrondissement de Douala 1er, le maire de la commune d’arrondissement de Douala 1er, le délégué départemental du ministère de l’Education de base du Wouri, l’inspecteur de l’éducation de base du Wouri, sont enjoins au stricte respect de cet acte administratif.

Jacobinisme

Si pour nombre d’observateurs du microcosme sociopolitique camerounais, le préfet a administré un désaveu cinglant au maire, il reste pour beaucoup qu’il s’agit d’un acte teinté de jacobinisme. La décentralisation poussive au Cameroun, s’accommoderait, pour ainsi, de la volonté inébranlable de certains thuriféraires du régime du Renouveau, de ferrailler la décentralisation, si ce n’est l’appliquer que par doses homéopathiques, au gré des humeurs des partisans d’un centralisme de mauvais aloi…Toutes choses restant égales par ailleurs, Lengue Malapa serait proactif dans la riposte locale à la Covid-19 qui revient au galop. Ce zèle est perçu dans certains milieux comme un couac à l’endroit de la cadence gouvernementale, qui ne se déploie pas en fonction de la situation critique sur le terrain. Pire, recroquevillé sur les certitudes de ses experts.

ALAIN NJIPOU


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