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Cameroun – Bafoussam : Roger Tafam, qu’as-tu fait de ton mandat ?

Publié le 03 mars 2021 par Tonton @supprimez

Elu le 25 février 2020, l’exécutif de la mairie de la ville de Bafoussam enregistre quelques prouesses.

Reste que les mutations infrastructurelles dont se dote la ville depuis quelques temps sont loin de cacher le désordre urbain et l’insalubrité qui dictent leur loi. C’est le grand oral du maire de la ville de Bafoussam, Roger Tafam. Ce 25 février 2021, le chef de l’exécutif communal de la ville chef-lieu de la région de l’Ouest s’exprime pour la première fois devant les maires des communes d’arrondissement, les représentants des services déconcentrés de l’Etat, les leaders sociaux, les opérateurs économiques et la presse. Les attentes sont grandes et les questions fusent. «Un an après l’avènement de la mairie de la ville quel bilan faites-vous de votre arrivée à la tête de cette collectivité territoriale décentralisée ?» « Comment comptez-vous vous y prendre pour réaliser la feuille de route que vous annoncez ?» « Quel est l’état d’avancement des projets C2D ville régionale engagés il y a quelques années ?» « La ville de Bafoussam pourra-t-elle accueillir la Coupe d’Afrique des nations prévue en 2021 ?» Visiblement préparer à affronter cette épreuve, Roger Tafam tente de répondre aux inquiétudes de l’assistance. «Animé par le désir d’apporter notre contribution au développement de notre ville, les maîtres mots au cœur de notre action durant les douze mois écoulés ont été : bonne gouvernance, rigueur, dévouement et efficacité malgré les contrecoups et les restrictions causés par la pandémie du Coronavirus.»

Un an jour pour jour après son arrivée à la tête de la mairie de la ville de Bafoussam, Roger Tafam et son équipe indiquent qu’il s’agit d’une entame de mandat «malencontreuse». Acteur central du développement de la ville de Bafoussam, l’exécutif qui se félicite de son déploiement malgré le contexte sanitaire reconnait aussi que ses actions ne se sont pas déroulées de manière optimale. «Comme l’illustre à souhait l’ensemble des actions et réalisations enregistrées au cours de cette première année, tant au plan managérial qu’aux plans financier, du développement économique, social et infrastructurel.» C’est que le maire de la ville de Bafoussam sait qu’il marche sur des œufs. Son action est scrutée et les critiques ne lui font pas l’économie des remontrances.

La poursuite du programme C2D héritée de son prédécesseur, l’ancien délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Bafoussam, figure en bonne place. Programme au centre des attentes de développement de la ville de Bafoussam, le C2D doit permettre à la ville de Bafoussam de se positionner au même rang que les plus grandes villes du Cameroun au plan infrastructurel. Le programme financé par l’Agence française de développement (Afd) est en cours d’exécution mais le nouvel exécutif de la ville de Bafoussam pense que la priorité est à la mise en œuvre des mécanismes visant à améliorer les performances. Performances plombées par un déficit de ressources humaines susceptibles de booster qualitativement et quantitativement l’action de la mairie de la ville de Bafoussam.

Performances budgétaires insuffisantes «Nos premières heures dans cette municipalité ont été consacrées au redressement des finances, notamment par l’amélioration de la stratégie de recouvrement de nos recettes propres.» Un état financier en chute constante depuis l’exercice budgétaire 2016, souligne le maire de la ville de Bafoussam. Les données rendues publiques par Roger Tafam indiquent que le compte administratif approuvé lors de l’exercice 2016 était de un milliard et un peu plus de 802 millions de Francs Cfa. Au cours de l’exercice 2019, le compte administratif de l’ancienne Communauté urbaine de Bafoussam était de un milliard 572 millions de Francs Cfa, soit un taux d’exécution de 58, 90%. Le maire de la ville de Bafoussam soutient à ce sujet que l’ensemble des mesures prises depuis son arrivée à la tête de l’exécutif municipal «a permis d’atteindre un niveau de recouvrement jamais atteint d’un montant de deux milliards 174 millions 655 mille 748 Francs Cfa.»

Une performance qui situe le taux d’exécution financier de la ville de Bafoussam à 68, 06% en comparaison avec les cinq derniers exercices. De même que sur la base des performances issues des exercices budgétaires 2019 et 2020, l’exécutif de la mairie de la ville de Bafoussam soutient avoir réalisé un excédent de recettes sur les dépenses d’un montant de 17 millions 336 mille 774 Francs Cfa. Des résultats que l’équipe à Roger Tafam entend améliorer au cours de l’exercice en cours avec l’arrimage de la collectivité à la budgétisation par programme.

Délivrance des actes d’urbanisme

Si la mairie de la ville de Bafoussam se réjouit de ses performances malgré le contexte de morosité économique, c’est en partie lié aux effets induits de l’implémentation du programme C2D «ville régionale» amorcé il y a quelques années. Le programme a en effet permis la construction et la réhabilitation de certains axes routiers de la ville, apportant ainsi un peu d’oxygène à une économie locale plutôt exsangue. Idem de l’environnement foncier et urbanistique qui reste un problème dans la ville de Bafoussam. Certes le maire de la ville peut se réjouir d’avoir délivré de nombreux actes d’urbanisme mais il reste beaucoup à faire. Roger Tafam reconnait en premier que la ville est envahie par de nombreux chantiers clandestins.

Une réalité alimentée par les acteurs intervenant dans le processus de délivrance des actes d’urbanisme. Des personnels souvent proches de l’entité qu’il dirige qui favorisent des constructions anarchiques dans des zones vertes de la ville. Au premier décompte, les services en charge à la mairie de la ville de Bafoussam indiquent que pas moins de 432 ménages sont installés dans des zones susceptibles de catastrophes comme ce fût le cas à Gouache. De même que les mutations infrastructurelles que connait la ville de Bafoussam sont loin de masquer le désordre urbain et l’insalubrité chronique que connait cette cité qui doit accueillir une poule de la Coupe d’Afrique des nations de football courant janvier 2021. Une insalubrité qui persiste malgré les annonces faites par l’exécutif municipal.

Joseph OLINGA N.


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