Tyger Tyger // De Kerry Mondragon. Avec Sam Quartin, Dylan Sprouse et Thea Sofie Loch Naess.
Avec Tyger Tyger, Kerry Mondragon nous plonge dans un univers psychédélique assez sympathique visuellement mais qui manque cruellement de mordant narrativement. Le film se suit dans une période assez difficile à déterminer en sachant que l’on parle d’une pandémie. Kerry Mondragon exploite alors assez bien les décors d’une partie recluse des Etats-Unis. Artistiquement, il y a tout de même quelque chose dans Tyger Tyger alors que certaines expériences sont délirantes et visuellement intéressantes. De plus, le film nous propose cette ambiance indé plastique avec un grain qui parvient à nous intriguer dès le départ sur la conduite que le film pourrait bien avoir. Tyger Tyger tient son nom d’un poème, « The Tyger » de William Blake (1794). Le film ne va pas vraiment justifier ce choix dans le sens où cela semble simplement être une oeuvre d’art disposée sous l’oeil du spectateur sans qu’il n’y ait réellement de corrélation entre les deux.
Une femme et son groupe cambriolent une pharmacie. Ils kidnappent un jeune héroïnomane. Ensemble, ils prennent la route afin de distribuer de l'AZT. Ils se retrouvent piégés dans une ville, de personnes non-contaminées par l'épidémie et, où règne l'anarchie.
Ce qui m’intéressait dans Tyger Tyger ce sont les personnages et malheureusement c’est là où le film perd tout son intérêt et sa créativité. Le scénario ne parvient pas à délivrer un message suffisamment fort et puissant autour de ces rebelles et misfits laissés sur le rebord de la route par la vie. A certains moments, on se demande donc ce que Tyger Tyger veut réellement nous raconter tant il n’y a pas vraiment de ligne de conduite narrative. Je pense que c’est clairement le genre de film qu’il faut regarder en étant défoncé ou en état d’ivresse car il n’y a pas d’autre possibilité pour oublier qu’il doit y avoir un scénario dans un film. Du coup, j’ai par moment eu l’impression d’avoir été mis de côté alors que visuellement le film fait quelque chose de plastique et artistique assez joli. Kerry Mondragon a donc peut-être de belles qualités de metteur en scène et surtout de directeur de la photographie mais le reste il aurait probablement dû le laisser à quelqu’un d’autre.
Note : 4/10. En bref, visuellement intrigant, le scénario ne suit pas.
Le 26 mars 2021 en VOD aux Etats-Unis. Prochainement en France