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Femmes, je vous aime !

Publié le 06 mars 2021 par Sylvainrakotoarison

" L'amitié homme-femme, c'est comme la licorne ou l'égalité des salaires. "
Femmes, je vous aime !
J'ai remarqué cette tirade dans un film, un soir de la semaine dernière, entre deux coups de zapette. Malheureusement, impossible de retrouver le titre du film, pas même la chaîne, peut-être un téléfilm voire une série médiocre, je ne sais pas, mais je pense que c'était une production française. Cela m'a amusé de la noter parce que j'ai beaucoup d'amies femmes, et je les adore !
Je ne suis peut-être pas normal. Après tout, avoir peur de l'amour entre femme et homme, oui, pourquoi pas ? mais pourquoi ne pas avoir peur de l'amour entre deux personnes de même sexe, alors que l'homosexualité connaît un écho si fort dans les médias ? J'ai toujours aimé les femmes ! J'ai même toujours préféré les femmes.
Par exemple, mon expérience me fait dire que, pour moi (restons dans le seul témoignage personnel), c'est plus facile de travailler avec des femmes. Enfin, cela dépend des femmes, hein, bien sûr. D'ailleurs, voilà l'essentiel : quand on travaille, le sexe importe peu, l'idée, c'est d'avoir une relation de confiance entre deux interlocuteurs professionnels. Le sexe, l'âge, l'origine ethnique, que sais-je ? la sexualité, etc. importent peu face à la personnalité, aux motivations, parfois aux compétences, et même, oui, à l'humeur du moment.
Je me souvins même d'avoir eu un professeur d'allemand qui m'avait diagnostiqué ceci : j'étais particulièrement timide avec lui, et il avait conclu que je travaillais mieux avec une prof femme. Il avait peut-être raison, mais je n'en suis pas si sûr aujourd'hui. Certes, pour des adolescents en plein éveil des sens, avoir une enseignante en cours peut être assez motivant (ou pas !), mais toujours est-il que mes profs importants, ado, ceux qui ont compté, ils ont toujours été des hommes. En revanche, petit enfant, oui, une institutrice a été "fondatrice".
Dans cette veine, c'est toujours vain de faire des généralités. Il existe de tout et peut-être faut-il admettre qu'il y a des personnes avec qui cela va bien, quelles que soient ses "caractéristiques" (dont le sexe), et d'autres personnes avec qui cela risque de mal aller. Et d'autres, profonde indifférence. Peut-être une première impression. N'avez-vous jamais eu des "coups de foudre" qui n'avaient rien à voir avec le sexe ou l'amour ? Plutôt à voir avec de l'amitié, ou une collusion professionnelle, une complicité même ? Un éclair relationnel, un flash.
Reprendre en tire la fameuse chanson, est-ce du sexisme ? Ça dépend de ce qu'on entend par "aimer", évidemment, le français est tellement ambigu dans cette zone-là du langage... À l'occasion du 8 mars prochain, je voulais écrire un petit papier sur les femmes, non pas qu'il ne faille être aimable avec les femmes seulement un jour sur trois cent soixante-cinq, mais pour rappeler qu'elles sont les égales des hommes. Il y a même un ministère pour cela depuis Valéry Giscard d'Estaing, et probablement qu'il reste encore de grands progrès à faire.
Femmes, je vous aime !
Par exemple, en politique. C'est vrai que c'est un progrès immense si on regarde en arrière. Rappelons-nous les "Juppettes", nommer une dizaine de femmes à des postes pourtant pas superstratégiques au gouvernement d' Alain Juppé était considéré comme un exploit à l'époque. Maintenant, heureusement, il y a une parité, mais une parité non obligatoire.
J'exècre la parité obligatoire, elle me paraît une insulte faite aux femmes. Une femme politique est une femme combattante, pas une "potiche". Elle doit donc "mériter" son mandat électif, tout autant qu'un homme. Si elle se retrouve sur une liste simplement parce qu'elle est une "femme" et qu'il faut bien mettre des femmes, cela relativiser le respect qu'on aura pour cette femme en principe politique. Femme, je me sentirais insultée par les institutions politiques avec cette parité obligatoire même si elle pouvait se comprendre et être nécessaire pour débloquer la mainmise des hommes.
La preuve que cette parité obligatoire est une arnaque intellectuelle ? Je prends deux exemples. Aux sénatoriales, la plupart des sénateurs sont élus au scrutin proportionnel, or, la parité obligatoire oblige à alterner un candidat homme, une candidate femme, etc. Sur le papier, c'est tout à fait juste et sage. Mais dans la réalité, il peut y avoir des contournements. Deux candidats hommes du même parti, s'ils veulent être élus tous les deux et qu'ils imaginent peu probable de faire élire trois personnes sur une seule liste, préféreront donc déposer deux listes, quitte à nuire à l'unité de leur parti (et à perdre quelques voix), mais ils peuvent au moins être élus tous les deux... sauf surprise, car évidemment, la situation électorale n'est pas toujours aussi simple que cela.
L'autre exemple est plus flagrant et moins politicien. En principe, il y a à peu près autant de conseillères municipales femmes que de conseillers municipaux hommes dans toutes les communes de France. J'écris "à peu près" car il y a toujours un nombre impair dans les assemblées et il peut y avoir un de différence par liste en présence.
Cependant, cet aspect cache la forêt d'inégalités. En effet, selon le Ministère de l'Intérieur et le répertoire national des élus au 1 er septembre 2020, en moyenne nationale, seulement 19,8% des maires sont des femmes. Plus la commune est peuplée, plus ce taux diminue, sauf pour les communes de plus de 100 000 habitants (il y en a 39 en France), où 23,1% des maires sont des femmes (17,1% pour les communes entre 50 000 et 100 000 habitants).
On peut le voir aussi dans les fonctions nationales. Il n'y a eu qu'une seule Premier Ministre femme (Édith Cresson), et encore, c'était il y a trente ans déjà ! Mais il n'y a eu aucune Présidente de la République française encore. Seulement deux candidates au second tour de l'élection, Ségolène Royal en 2007 et Marine Le Pen en 2017.
Hors de France, il y a eu depuis longtemps des femmes d'État exceptionnelles : Golda Meir en Israël, Angela Merkel en Allemagne, Margaret Thatcher et Theresa May au Royaume-Uni, Benazir Bhutto au Pakistan, Indira Gandhi en Inde, etc. sans oublier Eva Peron, Michelle Bachelet, Dilma Rousseff, Cristina Kirchner, par exemple. Comme en France, pas encore de Présidente aux États-Unis, mais depuis le 20 janvier 2021, la première Vice-Présidente des États-Unis, Kamala Harris.
Au Parlement, il est vrai que la parité commence à se faire dans les circonscriptions. En juin 2017, 38,8% des députés élus sont des femmes, ce qui est le record historique, et si on prend par groupe politique, le groupe le plus féminisé est le groupe LREM avec 48%, presque la parité "totale". Au renouvellement du Sénat de septembre 2017 (entre-temps, il y a eu le renouvellement de septembre2020), la proportion de femmes sénatrices était de 29%, moins d'un tiers, malgré une grande partie des sièges pourvue par un scrutin proportionnel avec parité obligatoire (voir le contournement ci-dessus). Ce taux est constamment croissant depuis 1986 (avant 1986, il oscillait entre 1,5% et 3,0%). Malgré cette féminisation, jusqu'à maintenant, il n'y a eu aucune femme Présidente de l'Assemblée Nationale ni aucune femme Présidente du Sénat.
Au gouvernement, c'est un peu différent. À l'heure actuelle, il y a une ministre femme de plus que de ministres hommes. Les principaux ministères ont été pourvus au moins une fois par une femme : Matignon, Économie et Finances, Justice, Affaires étrangères, Défense (ou Armée), Intérieur, Éducation nationale, Affaires sociales, Écologie, Santé, Agriculture, Fonction publique, Budget, Culture, Travail... De même, de grands partis et grands syndicats ont été dirigés par une femme (UMP, PS, RN, FNSEA, CDFT, etc.).
Les meilleures défenseuses des droits des femmes, ce ne sont, à mon avis, ni les femmes qu'on a "arbitrairement" nommées, et le "on", souvent, est un homme, ce ne sont pas non plus les militantes féministes qui, à mon sens, se trompent de combat lorsqu'elles entendent lutter plutôt contre les hommes que pour les femmes (à moins que ce ne soit "tout contre", oui, propos sexiste). Les meilleures défenseuses, ce sont des femmes de caractère, très nombreuses dans l'histoire, célèbres ou anonymes, qui ont pris elles-mêmes leurs responsabilités et leurs pouvoirs, souvent, dans un premier temps, en s'éduquant, se formant et se hissant au même niveau intellectuel que les hommes (voire supérieur).
Alors, voici mon hommage aux femmes, à ces femmes, qui ont tant fait non seulement dans leurs domaines mais aussi pour une meilleure prise en considération sociale des femmes dans la société. Évidemment, mes choix sont arbitraires, pas du tout exhaustifs et très incomplets.
Je pense en premier lieu à Simone Veil qui fut la première femme Présidente du Parlement Européen (et première aussi à présider ce parlement au suffrage universel direct). Mais cela peut être des femmes de sciences, comme Marie Curie, bien sûr, comme Simone Veil, leur mari aurait pu ou a fait carrière également dans le même domaine mais leur notoriété s'est effacée derrière celle de l'épouse. Katalin Kariko a aussi apporté une contribution décisive avec la recherche sur les vaccins à ARN messager, et probablement qu'elle ait permis de sauver des centaines de milliers de vies humaines dans l'actuelle crise sanitaire du covid-19 et, peut-être, l'avenir le dira, dans d'autres pathologies très graves.
Je pense à des femmes comme Germaine Tillion, à Sœur Emmanuelle. Je pense à des grandes artistes, des auteures incontournables. Je pense aussi à une grande résistante lorraine, Marie-Jeanne Bleuzet-Julbin, aussi à une femme de caractère également lorraine. À Françoise Giroud, l'une de prêtresse du journalisme moderne, première à occuper un ministère de la "condition féminine" (comme s'il devait ne pas y avoir de "condition masculine").
De Françoise Giroud, on retiendra cet excellent critère qui dit en substance : on aura véritablement l'égalité entre l'homme et la femme lorsqu'on nommera à un poste très important une femme incompétente. Eh oui, l'incompétence déclinée au masculin est légion (et acceptée !) mais pour une femme, c'est une hérésie, déjà qu'elles sont des femmes ! Notons à ce sujet que cela sera peut-être l'atout futur de Marine Le Pen : en 2017, elle s'est effondrée par rapport à son potentiel dans les sondages à cause de son incompétence manifeste et en 2022, peut-être qu'on ne lui tiendra plus rigueur de cette incompétence.
Plus généralement, au-delà des Mère Teresa, Irina Sendlerova et plein d'autres femmes, chacun connaît, dans son entourage, des femmes exceptionnelles qui, à leur niveau, autour d'elles, parfois très humblement, ont fait avancer grandement la cause des femmes, par une audace, un refus, une volonté, un acte de courage fondateur qui n'allait alors pas de soi à l'origine.
Je leur dis à toutes : bravo ! et comme le veut l'adage, bien entendu que la femme est l'avenir de l'homme. Et réciproquement !
Aussi sur le blog.
Sylvain Rakotoarison (05 mars 2021)
http://www.rakotoarison.eu
Pour aller plus loin :
Femmes, je vous aime !
Parole libérée ?
Bioéthique 2020 (9) : le rejet par les sénateurs de la PMA pour toutes.
L'avortement.
Ni claque ni fessée aux enfants, ni violences conjugales !
Violences conjugales : le massacre des femmes continue.
Femmes, je vous aime !
https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20210308-femmes.html
https://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/femmes-je-vous-aime-231411
http://rakotoarison.canalblog.com/archives/2021/03/05/38849732.html


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