"Il y a une donnée d'immunologie que je trouve extrêmement intéressante philosophiquement, c'est le fait qu'environ 15% de notre ADN est d'origine virale.
C'est fascinant: nous sommes le produit des crises sanitaires que nos ancêtres ont traversées avant nous; non pas qu'ils aient vaincu les virus pour s'en débarrasser mais pour les intégrer dans notre génome.
Peut-être, dans le futur, trouvera-t-on des éléments de ce coronavirus dans l'ADN de nos descendants?
Ce que cela nous raconte, c'est que nous sommes toujours les enfants de crises avec lesquelles on a appris à vivre.
Et si j'espère bien sûr qu'on se débarrassera de ce virus, nous devrons apprendre à "vivre avec" ce qu'on a traversé, pour en faire un élément de ce qu'on est en train de devenir."
"La seule chose qu'on puisse décider de faire, face à tout ce qu'on ne contrôle pas dans l'existence, et la mort par essence, c'est se demander comment on va raconter l'histoire.
On peut dire que c'est anecdotique, mais c'est déjà énorme. c'est ce que je m'emploie à faire comme rabbin: je suis une conteuse qui raconte aux endeuillés une histoire qu'elle tient de leur bouche, afin qu'elle puisse parvenir à leur oreille autrement.
Et on a bien vu ces dernières années à quel point les histoires pouvaient le meilleur et le pire.
Les types qui sont partis tuer des jeunes à la terrasse des cafés en 2015, eux aussi se racontaient des histoires. Il y a des histoires assassines, on le sait. Mais il y a aussi des histoires porteuses de vie.
Ce qu'on est en train de traverser, on pourra choisir de le raconter, pour les générations suivantes, comme une tragédie ou comme un moment d'espoir.
Et c'est avec ça qu'on va changer l'avenir.
Donc la vraie question, c'est: sur quel narratif allons-nous miser l'ensemble?
Quelle histoire on se raconte pour changer l'histoire, de façon à nous relever et à choisir sa vie."
Delphine Horvilleur -extraits de "C'est quand la vie et la mort se tiennent la main que l'histoire continue"
propos recueillis par Marie Lemonnier Idées-l'OBS n°2940
Et bien dansons maintenant( deuxième saison)
J'irai du côté du vent. Le vent me portera aux pieds d'un diamant. Je serai un survivant. L'homme est ainsi fait. Il a des blessures que ne cicatrisent jamais. Comme le tronc des arbres géants mais leurs sommets verts se jettent dans le ciel.
Petit homme se jette dans le trou. Il a du mùal à croire qu'un bout de ce bleu soit à lui.
Alors il faut danser avec les anges et tout pardonner, se pardonner à soi-même et accéder à l'universel.
Richard Bohringer extrait de: "Traîne pas trop sous la pluie.