Critique Ciné : Half Brothers (2021)

Half Brothers // De Luke Greenfield. Avec Louis Gerardo Mendez, Connor del Rio et Vincent Spano.

L’exotisme du synopsis de Half Brothers promettait quelque chose de bien plus sympathique que ce que l’on a réellement pu voir à l’écran. Le film de Luke Greenfield (Cops, Girl Next Door) cherche clairement à envoyer un message sérieux sur l’immigration et la façon dont la politique migratoire peut séparer et détruire des familles entières. Sauf que le drame ne fonctionne jamais et la comédie qui vient s’insérer entre les deux a clairement le cul entre deux chaises (sans vouloir être vulgaire). Half Brothers a le défaut de changer de ton constamment, donnant l’impression d’avoir un assemblage d’idées qui ne sont pas spécialement liées les unes avec les autres. Pourtant, je dois avouer que le film me donnait envie sur le papier car il y avait largement de quoi faire un parcours initiatique et intelligent mais le film tombe dans tous les pièges possibles de la comédie dramatique facile, sans surprises. C’est le genre de sujets qu’il aurait fallu laisser à Judd Apatow et clairement pas à Luke Greenfield. Ce dernier ne fait pas grand chose de la relation entre les deux frères qui a du mal à décoller et à faire quoi que ce soit. La bromance manque donc cruellement d’inspiration malgré quelques fulgurances amusantes.

Renato, un exécutif mexicain de l’aviation, est choqué d’apprendre qu’il a un demi-frère américain qu’il ne connaît pas, Asher. Ils se retrouvent tous les deux dans un road trip forcé afin de retracer les pas de leur père entre Mexico et les Etats-Unis.

Pourtant c’était simple : deux frères que tout oppose et qui ne peuvent pas se voir vont, grâce à leur voyage, apprendre à s’aimer autour d’une personne qui les rassemble : leur père. C’est le genre d’intrigues que l’on a déjà pu voir des dizaines de fois au cinéma et qui ont surtout été meilleures dans d’autres circonstances. Afin de tenter d’apporter un brin d’originalité, Half Brothers tente de nous amuser avec leurs aventures mais rien n’est véritablement surprenant et les blagues sont usées. Il n’y a aucune tension dans le récit et le casting a bien du mal à donner corps à ses personnages. Je trouve donc dommage de gâcher un peu le talent du casting qui s’en sort pas trop mal avec des dialogues peu inspirés et un ensemble qui n’a rien à offrir de surprenant. Une fois que le film se retrouve empêtré dans les histoires d’immigration illégale, alors on part dans un sacré paquet de nouilles dont il est difficile de se dépêtrer. C’est mal amené et surtout le propos a du mal à faire ce qu’il semble vouloir faire : être un commentaire politique. Half Brothers est donc un film qui a beau avoir quelques séquences sympathiques, il n’est jamais à la hauteur de ce qu’il promettait. Dommage.

Note : 3/10. En bref, une déception.

Prochainement en France