Justice League Snyder’s Cut // De Zack Snyder. Avec Ben Affleck, Henry Cavill, Gal Gadot et Ezra Miller.
Justice League a connu un destin compliqué. Après que Zack Snyder ait quitté le montage de son film c’est ce tâcheron de Joss Whedon qui est venu mettre sa main sur les images en les remixant à sa propre sauce. Ce que le film de 2017 n’avait pas réussi à faire c’est clairement donner de l’importance à ce groupe et à nous faire ressentir tout l’amour que Zack Snyder a pour ces personnages. Avec sa propre version du film, il donne une nouvelle vision de l’histoire, la sienne, en plus d’avoir ajouté des passages supplémentaires. Durant quatre heures (oui quatre !), nous sommes plongés dans un univers passionnant où chaque personnage a sa place et aucun n’ait laissé sur le bas côté. Je pense notamment à The Flash dont l’introduction est faite dans ce film (et dont un film est en préparation). Sa rencontre avec Iris dans Justice League est magnifique. Outre les images et la façon dont celles-ci sont montées c’est aussi l’utilisation de la bande originale qui est fascinante. Ce moment n’est qu’un seul moment parmi les autres; Cyborg a aussi le droit à une meilleure introduction qui nous permet de plonger dans la psyché du personnage et dans son cadre émotionnel. Ce dont Justice League premier du nom manquait c’était justement ce que cette version a : ça transpire un amour infini pour ces héros et ça le transmet au spectateur avec une telle ferveur que l’on pourrait passer quatre heures supplémentaires avec eux.
Bruce Wayne est déterminé à faire en sorte que le sacrifice ultime de Superman ne soit pas vain; pour cela, avec l'aide de Diana Prince, il met en place un plan pour recruter une équipe de métahumains afin de protéger le monde d'une menace apocalyptique imminente. La tâche s'avère plus difficile que Bruce ne l'imaginait, car chacune des recrues doit faire face aux démons de son passé et les surpasser pour se rassembler et former une ligue de héros sans précédent. Désormais unis, Batman, Wonder Woman, Aquaman, Cyborg et Flash réussiront-ils à sauver la planète de Steppenwolf, DeSaad, Darkseid et de leurs terribles intentions ?
On sait bien que Justice League version Snyder est une sorte de lettre d’adieu. Il dit au revoir à tous ces héros qu’il a adoré mettre devant sa caméra. L’épilogue en est un symbole (en plus de scènes inédites comme Jared Leto en Joker qui avait eu la malchance d’être coupé en grande partie de Suicide Squad), le retour de Harry Lennix en guise de dernière image sans parler du reste. Tout ce film est aussi construit sur l’idée qu’une suite, poursuivant la même bataille avec une espèce extra-terrestre voulant la fin du monde, peut voir le jour (même si ce ne sera clairement que dans nos rêves). Joss Whedon avait tenté de faire un Avengers avec un monde ultra sombre et compliqué. Zack Snyder a enfin la chance de prouver que son film était meilleur. Avec 70 millions supplémentaires sur la table, le réalisateur a pu faire ce qu’il a rêvé de faire. Justice League est un monde surpeuplé mais avec ces quatre heures de film tout le monde a le temps de briller et est mis sur le même pied d’égalité. Il n’y a pas de favoritisme sur les personnages et c’est ce qui fait fonctionner réellement cet esprit de groupe auquel cette aventure devait ressembler.
L’un de mes héros préférés de tous les temps reste Superman et la façon dont son retour est amené avec Zack Snyder est bien plus iconique et fascinante que celle de Joss Whedon. On ressent une vive émotion, une ivresse d’images et de sons qui fait plus que son effet. On a alors aussi droit à plus de flashbacks, des intrigues secondaires, et une scène de rêve en guise de conclusion qui a rappelé Ben Affleck pour la tourner. Même certains mondes ont une vraie place comme Atlantis ou Themscira. Ces deux univers, en grande partie zappé du Justice League (2017) ont ici une place de choix. L’introduction notamment permet de découvrir un peu plus de ces amazones et de leur vie, quant à Atlantis l’univers est exploité différemment. L’histoire de Cyborg à côté n’est pas sans faire certains échos à Dr Manhattan dans le Watchmen de Snyder. Il a droit a une histoire dans cette version du film et rend le tout beaucoup plus cohérent et intéressant.
Justice League version Zack Snyder est une épopée, sans temps morts où l’on a cet amour pour des héros cabossés avec un ton résolument adulte et des scènes d’action brillantes qui viennent émerveiller le spectateur. Tout le monde ne sera pas forcément réceptif mais cette lettre d’adieu que Snyder fait à des héros avec lesquels il a travaillé depuis Man of Steel donne envie d’en voir tellement plus. Il y avait un véritable projet et quand je vois ce que Warner veut faire (transformer le DC universe en quelque chose de lumineux et fun comme Marvel…) j’ai peur pour ces héros qui m’ont toujours fasciné petit comme grand et ce bien plus que Marvel ne l’a fait dans toute son existence. Superman et Batman sont les héros de mon enfance, pas Iron Man ou Captain America. Ce n’est pas pour les comparer mais mon attachement est totalement différent et Zack Snyder a su retranscrire tout ce que j’aime chez ces héros à sa façon.
Note : 9/10. En bref, un amour infini pour tous ces héros rend ce récit sans temps mort un véritable tourbillon d’images, de son et d’histoires qui ravira forcément tous les fans de ce que Snyder a fait avec DC comics.
Sortie le 18 mars 2021 en France en VOD
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