Magazine

Un matin, du jazz, les Halles

Publié le 21 juillet 2008 par M.

 

 

Je me suis levée tôt. J’ai écouté Wynton Marsalis en prenant mon petit déjeuner, puis Bill Evans sous la douche. Enfin, j’ai bu mon café avec Dave Brubeck, au Japon. J’ai griffonné sur un morceau de papiers les quelques petites choses qu’il me fallait acheter. J’ai ouvert les volets et j’ai fumé une cigarette à la fenêtre. Le ciel était gris et bas, l’air était frais, mes épaules nues ont frissonné.

J’ai enfilé un jean et un pull fin, des chaussures à talons, j’ai attrapé mon sac et je suis sortie. Dans ma tête Marsalis jouait these are those beautiful days, la coiffeuse ouvrait son salon et le vendeur de disques attachait son vélo. J’ai marché jusqu’aux Halles.

Là, j’ai acheté du pain aux graines de pavot, des tomates russes et de la vraie mozarella italienne. Quelques pêches, un melon, et deux  fromages de chèvre frais. Un peu de jambon cru aussi, et une bouteille de Muscat.

Ensuite, je suis passée au bar-tabac prendre des cigarettes et boire un expresso. Le serveur italien m’a appris une nouvelle phrase : ti volio bene. Je crois que ça veut dire tu me plais.

La place était calme, quelques femmes leur panier sous le bras, et des petits vieux venus jouer leur PMU. J’ai vu le ciel se dégager, les nuages se dissoudre, le soleil revenir. L’air est devenu plus chaud. J’ai sorti mes solaires de mon sac et les ai mises sur mon nez, mes yeux clairs souffrent de trop de lumière.

J’ai fumé une clope en buvant mon café, puis j’ai ramassé mes sacs pour rentrer. J’ai croisé le voisin du dessus dans la rue, il ne m’a pas reconnue, sûrement à cause des lunettes. Et la voisine dans les escaliers, elle m’a dit que mon chat avait encore dévoré son basilic, je lui ai promis de lui en acheter un nouveau.

J’ai grimpé les dernières marches, glissé la clé dans la serrure, je l’ai tourné et j’ai poussé la porte. Pas un bruit, sauf les miaulements du chat herbivore. J’ai déposé mes achats sur la table de la cuisine avant de faire le tour de l’appartement.

Tu n’étais pas là, alors je t’ai attendu.

 

C’était il y a deux mois, déjà.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


M. Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte