Je dois avouer que j’étais excité à l’idée de découvrir ce que les américains avait pu faire de Calls, la série originale de Canal + dont le remake américain est disponible sur Apple TV+. C’est Fede Alvarez (Evil Dead, Don’t Breathe) qui s’est collé à la création de ce remake et je dois avouer que la série reprend à la perfection le principe. Calls c’est la série qui s’écoute et je dois avouer que ce principe original permet de plonger dans un univers où le son est devenu plus important que l’image (inexistante) et cela permet de créer des émotions et les évoquer de façon à avoir un environnement palpitant. Plutôt que de voir les acteurs, on entend leur voix, ressent leurs mal, joie, peur, angoisse et tous ces sentiments intenses que la voix peut transmettre à l’écran. Le visuel permet quant à lui d’évoquer certaines émotions aussi et créé une sensation d’immersion fascinante.
Chaque épisode suit un mystère dramatique à travers des enregistrements téléphoniques qui semblent n’avoir aucune connexion entre eux… Au fur et à mesure, les histoires deviennent surréalistes et les personnages font face à des expériences de plus en plus troublantes.
L’illusion fonctionne aussi par rapport à l’utilisation du temps. La temporalité peut clairement être mise en lien avec le principe d’Albert Einstein selon lequel le temps a une définition métaphysique bien différente de celle que peut imaginer. En impliquant le concept des différents univers et des paradoxes temporels, Calls version américaine reprend clairement une bonne partie de ce que la série de Canal + avait déjà exploité. L’avant dernier épisode de Calls révèle forcément le twist qui va changer la perception de tout ce que l’on a vu auparavant mais chaque aventure a son intérêt pour construire un tout même si au premier abord tout semble décousu avec pour seul point commun la temporalité. Bien entendu, j’espère que vous n’avez pas lu tout ça avant de regarder la série car ce serait justement gâcher le plaisir que l’on peut prendre à chercher un moyen de comprendre. Ce qui me fascine avec le concept de Calls c’est le fait que l’on croit toujours quelque chose et l’épisode parvient constamment à surprendre le téléspectateur par des twists inattendus. Si l’on comprend le concept de la série, cela n’a plus énormément d’originalité et cela peut devenir prévisible dans le sens où l’on en vient à chercher les réponses.
Le principe est de nous révéler des éléments de réponse petit à petit. Au départ, on a l’impression de suivre des conversations banales jusqu’au moment où des éléments surnaturels commencent à faire leur apparition. D’une façon, le principe ressemble au départ à des épisodes de The Twilight Zone et toutes les imitations qu’il y a eu par la suite. Cependant, c’est au fur et à mesure que l’on comprend que toutes les histoires sont liées les unes avec les autres. L’un des meilleurs épisodes est pour moi le second alors qu’un homme, en plein road trip, reçoit des appels de sa femme, mère et meilleur ami. Sauf qu’il comprend rapidement que le temps passe à une vitesse différente de la vitesse de sa propre voiture. Au départ ce sont des minutes, puis des mois et des années entières. Le troisième avec la voix de Pedro Pascal dans le rôle d’un voisin voleur de banque est là aussi passionnant. C’est une sorte de montagne russe où l’on ne décolle jamais son oreille des dialogues.
Si vous avez aimé le concept dans sa version originale française, cette version américaine reprend à la perfection le concept en ajoutant une petite sauce plus américaine dans le tout. C’est terrifiant par moment, angoissant et cela parvient à créer ce sentiment claustrophobe fascinant qui fait toute l’accroche de la série.
Note : 8/10. En bref, dans la lignée de la version française cette version américaine suit les mêmes pas.
Disponible sur Apple TV+