Gloria (Saison 1, 6 épisodes) : un de perdu, dix de retrouvés

Quand TF1 s’essaye au british-noir, ce genre de séries qui a fait la renommée de l’île avec des séries comme Broadchurch, cela donne Gloria. Encore une fois, pas vraiment d’originalité pour le groupe TF1 qui fait le remake d’une série. Je ne sais pas si c’était la meilleure idée qu’ils aient eu. Disons que durant ces six épisodes, Gloria fait de bons choix afin de délier petit à petit dans ce thriller psychologique les révélations mais cela manque souvent de punch. Ce qui fait le charme de Gloria c’est Cécile Bois. Cette dernière apporte une dimension émotionnelle riche, qui change un peu de ce que l’actrice peu faire dans Candice Renoir et c’est aussi ce qui fait la réussite de la série par moment. Gloria part d’un bon point de départ. Le premier épisode est suffisamment étoffé pour donner l’envie de poursuivre l’aventure puis le rythme se brise et commence à devenir plus lancinant. A tourner autour du pot sur la disparition du mari de Gloria, la série prend des chemins sinueux et alambiqués en s’autorisant des incohérences judiciaires qui ne permettent pas toujours de croire à l’histoire.

Gloria c’est donc un polar sombre et psychologique qui lance une mère de famille sur les traces de son mari disparu. Avec un casting alléchant et une mise en scène sobre et classique, Gloria a un emballage qui peut être séduisant par moment sauf qu’en dehors de Cécile Bois qui s’implique dans son personnage et le rend attachant, le reste manque un peu de substance. Disons que ce n’est jamais vraiment surprenant. On nous déballe tous les poncifs du genre. Jeanne Le Guillou et Bruno Dega, les scénaristes de Gloria, sont habitués et font une resucée de tous ce qu’ils ont déjà pu exploiter par le passé dans le genre. Le manque cruel d’ambition narrative par moment m’a un peu égaré. L’avantage reste que cela ne dure que six épisodes (pour dix jours en termes de timeline) ce qui par moment permet aussi au récit de s’accélérer un peu plus intelligemment. Certains personnages secondaires comme celui incarné par JoeyStarr tentent d’apporter parfois un peu plus de substance au récit mais les personnages sont un peu trop vus et revus, ce qui donne cette fâcheuse impression de déjà vu.

Peut-être que je n’ai pas pu apprécier totalement Gloria à cause du fait que je connais Keeping Faith la série originale. Mais dans le genre polar psychologique, on a déjà vu beaucoup mieux en France ces dernières années. A vouloir dérouler le récit de façon très lente, on peut aussi s’ennuyer. C’est donc sur Cécile Bois qu’il faut clairement se concentrer car au delà d’elle, la série a eu un peu de mal à m’accrocher pleinement. Le premier épisode, plein de promesses, me donnait envie de voir ce que cela pouvait donner sur la longueur jusqu’au moment où je me suis littéralement ennuyé. Sans trop en faire, Gloria reste un divertissement assez correct mais pas suffisamment ambitieux. J’aurais préféré quelque chose de plus réaliste quitte à abuser du réalisme pour nous rapprocher un peu plus de tous ces personnages. Certaines scènes n’ont aucun intérêt narratifs et ne font ni évoluer les personnages, ni l’intrigue, ce qui peut devenir un brin irritant à la longue.

Du coup, Gloria devient prévisible. Cette série m’a laissé un arrière goût amer et en dehors de l’envie de connaître l’issue de l’histoire, il est par moment difficile de se laisser porter par toutes ces aventures. Des efforts auraient pu être faits sur la mise en scène, trop sobre et classique, qui donne cette impression parfois de retrouver certaines infâme séries policières de la première chaîne d’Europe.

Note : 4.5/10. En bref, en dehors de Cécile Bois assez convaincante pour porter l’histoire, le scénario traine la patte et fini par devenir parfois ennuyeux.

A partir du 18 mars 2021 sur TF1. Disponible sur Salto