Indochine T1 Adieu, Vieille Europe, une BD mélangeant avion, histoire et fiction
Série : Indochine
Titre : T1 Adieu, Vieille Europe,
Auteur : Jean-Pierre Pécau (scénario), Maza (dessins), Jean-Paul Fernandez (couleurs)
Éditeur : Delcourt
Collection : Neopolis
Année : 2020
Page : 56
Résumé d'un récit entre air et terre:
Armand Beverel a fêté le 31 décembre de manière un peu arrosée et se réveille dans une explosion ! Car nous sommes en 1945 et les Allemands n'ont pas respecté la trêve de fin d'année. Ils attaquent et bombardent la base aérienne où Armand était censé être de garde. Le pilote saute dans son avion pour tenter de rattraper son erreur, et surtout de sauver sa base d'une destruction aux lourdes conséquences...
Scénario d'une histoire entre est et ouest:
Cette trilogie, dont "Adieu Vieille Europe" est le premier tome, s'inspire librement de la vie du pilote Armand Beverel. En pleine fin de seconde guerre mondiale, nous suivons cet aviateur un peu tête brûlée, un peu fêtard, un peu séducteur, qui passe de l'Europe de la fin de la guerre à l'Indochine d'avant la guerre d'indépendance. Autre continent, autre mœurs, autre fonctionnement. Armand va s'adapter assez rapidement à ce nouvel environnement, mais la suite de ces aventures indochinoises feront le cœur du prochain tome.
On s'attache au personnage principal. Ces déboires et galères en cette période un peu folle nous rappellent que la fin de la guerre mondiale n'a pas vu arriver une paix mondiale. Les mouvements d'indépendance se sont levés et il fallait, pour les pays occupants, les mater. Ce fut le cas en Indochine, que la France refusait de perdre.
Armand va donc enchaîner deux guerres. Mais tant qu'il peut piloter, ça lui va. En lisant cette BD, je parcours un pan de notre histoire plus que je n'ai été happé par une intrigue forte. Car il faut reconnaître que le récit suit Armand, qui lui-même suit un peu les événements.
Lejeune homme prend les choses comme elles viennent. Et du coup, à mes yeux, la tension dramatique n'est pas vraiment au rendez-vous.
Le dessin réaliste et aérien:
Le dessin réaliste nous offre de belles représentations d'avion, mais je suis resté un peu au sol. En effet, sans lignes de mouvement, sans dynamisme, ces planches tracées au cordeau semblent parfois un peu figées. Quand Armand fait un bœuf avec sa guitare, je ne me suis pas senti entraîné dans ce jazz des années quarante. L'image ne vous donne pas l'idée du son. Une impression curieuse que l'on ressent aussi dans les avions.
La composition très solide des planches permet à l'histoire de bien gérer les scènes d'action, mais comme je n'ai pas été embarqué par la tension dramatique, j'ai eu du mal à m'investir dans les scènes d'action et à frémir pour notre héros. Je crains qu'il ne traverse les trois tomes sans trop d'encombres. A moins qu'un véritable retournement de situation n'advienne dans le tome 2, à venir.
Conclusion d'une BD correcte:
Les amateurs d'avion pourraient trouver leur bonheur dans les belles représentations des engins d'époque. Les amateurs de sensations fortes risquent d'être un peu déçus, les fondus d'histoire seront intéressés de découvrir comment les auteurs revisitent la vie d'Armand Beverel.
Zéda rend visite à Armand.
Inscrivez-vous à notre Newsletter :